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Introduction La virologie


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1 Dr Bouzeghoub Salima
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3 Introduction La virologie évolue sans cesse, probablement plus vite que d autres disciplines biologiques. Au début: la culture cellulaire, ME Ensuite: développement de techniques très sensibles permettant la détection et l analyse des AN+ Pr (biologie moléculaire) support de la caractérisation des virus Le mot latin Virus veut dire «liquide empoisonné» et c est exactement ce que pensaient les premiers virologues. Fin du 19éme siècle: Chamberland mit au point un filtre permettant de retenir les plus petites bactéries. Iwanowski (Russie) et Beijerinck (Hollande) mev qu une infection des plantes,la mosaïque du tabac, était transmise par l éxtrait filtré Ceci permit de démontrer que des agents vivants, plus petits que les bactéries et capables de se multiplier, étaient à l origine d un grand nombre de maladies. La connaissance de la structure des virus est bien sûr importante dans leur identification; elle permet également de prévoir une grande partie des propriétés d un virus donné: exemple: la présence d enveloppe confère une sensibilité / virus nus qui eux sont plus résistants.
4 Définition Les virus : agents infectieux capables de pénétrer, de diffuser et de se multiplier dans l organisme hôte. Agents pathogènes responsables de maladies transmissibles. Ils se définissent par certains caractères communs qui sont :. La structure spécifique: 2 éléments de structure obligatoire le génome : porteur de l information génétique. la capside : qui est une structure externe Pour certains virus, la capside est entourée d une enveloppe. Un seul type d acide nucléique : ARN ou ADN. La réplication : le virus se multiplie à partir de son seul acide nucléique et par réplication, il ne se divise pas (comme pour les bactéries). Le parasitisme intra-cellulaire : il ne peut pas se multiplier en dehors de la cellule qu il infecte La spécificité d hôte : contrôlée par un récepteur à la surface de la cellule, auquel correspond des structures de surface du virus. C est grâce à la reconnaissance de ce récepteur que le virus pénètre et infecte la cellule hôte pour provoquer la maladie.
5 L Acide Nucléique: Le génome Sa nature, ADN ou ARN, constitue le premier critère de classification actuelle des virus. Ces derniers se caractérisent par une pauvreté génétique, qui va de quelques gènes pour les petits virus à une centaine pour les plus gros. La taille des virus va de 20 à 300 nm (nanomètre= 10-9 mètre) Le nombre restreint de gènes empêche les virus de coder la synthèse des différentes enzymes de leur métabolisme. Ainsi ils trouvent dans la cellule hôte qu ils parasitent les éléments indispensables à leur biosynthèse. La structure du génome peut être: linéaire, circulaire ou segmenté. Exemple: Virus grippe ( segmenté) Rotavirus ( linéaire) Virus hépatite B ( circulaire )
6 La longueur et le poids moléculaire du génome sont variables selon la nature de l acide nucléique : Génome à ADN : leur taille diffère grandement : 3,2 kpb (kilopaire de bases) pour le virus de l hépatite B, jusqu'à 375 kpb pour le Poxvirus. Les ADN viraux sont généralement bicaténaires, exceptionnellement monocaténaires comme les Parvoviridae. Gènome à ARN : taille limitée, allant de 7kb (kilobases) pour les Picornaviridae à 30 kb pour les Coronaviridae. Les ARN viraux sont géneralement monocaténaires, à l exception des Reoviridae et des Birnaviridae.
7 LA CAPSIDE VIRALE - Il s agit d une structure polymérisée composée de sous-unités protéiques appelées capsomères entourant le génome viral. - La capside est relativement résistante et très stable ayant principalement comme rôles : La protection du génome viral dans le milieu extracellulaire. L attachement du virus à la cellule hôte pour les virus nus, puisqu elle porte les sites d attachement au récepteur cellulaire Un rôle antigénique : elle porte des structures antigéniques à sa surface. L'ensemble génome et capside porte le nom de nucléocapside. La nature de la capside constitue un critère de classification des virus.
8 La capside à symétrie cubique «capside icosaédrique» C est un polyèdre régulier constitué de 20 faces triangulaires,12 sommets et 30 arrêtes. Pour certains virus, ces unités de structure sont généralement regroupées en oligoméres appelées capsoméres, réguliérement disposés de la maniére suivante : - capsoméres à 5 unités de structure ou pentons sur chacun des 12 sommets de l icosaédre - capsoméres à 6 unités de structure ou hexons sur les faces et les arrêtes. Les Adénovirus sont parmi les plus gros virus nus icosaédriques, avec 252 capsomères dont 240 hexons et 12 pentons, alors que les plus petits sont les virus des familles Picornaviridae et Parvoviridae ( 32 capsomères).
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11 la capside à symétrie hélicoïdale «capside tubulaire» Les unités de structure sont disposées en hélice autour du génome qui est enroulé en spirale. C est une capside flexible, souple qui s enroule sur elle même en une pelote : elle est sphérique. Elle est décrite quantitativement par le nombre d unités par tour d hélice. Les virus à capside hélicoïdale sont plus complexes et toujours enveloppés, ce sont, pour la plupart, des virus à ARN. Exemples : Orthomyxoviridae (virus de la grippe) Paramyxoviridae (virus de la Rougeole) Rhabdoviridae (virus de la Rage) Cas de virus à capside complexe : Pour un nombre limité de virus, la symétrie de la capside est complexe comme pour les Poxvirus et HIV.
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13 L ENVELOPPE VIRALE Il s agit d un élément propre à certains virus seulement, appelés virus enveloppés par opposition aux virus nus dépourvus d enveloppe. De composition lipido-glucido-protéique, elle constitue un critère de classification des virus. L acquisition de l enveloppe par le virus se fait dans la dernière phase du cycle de réplication virale, en général par bourgeonnement de la nucléocapside à travers l une des membranes cellulaires suivantes : - la membrane cytoplasmique : cas des virus de la grippe, de la rage, du VIH. - la membrane nucléaire : cas des virus herpes. - Plus rarement au niveau des membranes intra-cytoplasmiques : l appareil de golgi et le réticulum endoplasmique. Les protéines de l enveloppe peuvent avoir une ou plusieurs fonctions différentes dans la biologie du virus : morphologique, antigénique, enzymatique ou de site d attachement au récepteur cellulaire.
14 Chez certains virus, une matrice protéique d origine virale double l enveloppe de l intérieur, séparant celle-ci de la nucléocapside et lui confère une certaine rigidité : cas du virus de la grippe, de la rage et du VIH. L enveloppe ne constitue pas un élément de protection virale, au contraire c est un élément de fragilité. Par son contenu lipidique, elle confère au virus sa sensibilité aux traitements par les solvants organiques. Ainsi, les virus enveloppés sont plus fragiles que les virus nus, et donc résistent mal dans le milieu extérieur et dans le tube digestif. Cela explique leur transmission par contact rapproché entre hôtes infectés, ainsi que les modalités particulièrement strictes de conditionnement et de transport des prélèvements biologiques susceptibles de les contenir. A l opposé, les virus nus survivent mieux dans le milieu extérieur et se transmettent de façon directe, mais aussi indirecte par un environnement contaminé.
15 Virus complexes C est le cas du VIH qui a une structure assez complexe : un génome diploïde sous formes de 2 molécules d ARN associées à des nucléoprotéines, dans une capside protéique conique tronquée, le tout sous une enveloppe classique. Les Poxvirus sont les plus volumineux des virus ( 375 kpb).l ADN est enserré dans une nucléocapside tubulaire, qui est repliée dans une coque interne flanquée de 2 corps latéraux, le tout enveloppé dans des structures tubulaires virales qui n ont rien de commun avec les enveloppes virales classiques.
16 Origine des virus Elle fait l objet de spéculations passionnantes. Ont-ils précédé l apparition des cellules? ont-ils émergé de la soupe prébiotique? les virus à ADN sont-ils nés des premières cellules procaryotes et eucaryotes, ou bien se sont-ils construits à leurs côtés, pour ensuite y chercher de meilleurs chances de survie? Quels sont les bénéfices mutuels de la co-évolution, des virus et de leurs hôtes? Actuellement, on sait étudier et tracer cette co-évolution grâce à des analyses phylogénétiques sur les données des banques génomiques. Les études phylogénétiques consistent à étudier la parenté entre les familles de virus, comparer les souches dans l espace et au cours du temps. Cette étude nécessite le séquençage des régions génomiques et l utilisation de programmes informatiques qui permettent de comparer la séquence étudiée à celle déposés dans les banques de données génomiques internationales. Ceci aboutira à la construction d arbres phylogéniques.
17 Pour cela on utilise différents méthodes de construction d arbres, parmi elles : -méthode basée sur l analyse des distances génétiques :méthode Neighborjoining -méthode basée sur l analyse directement sur les séquences et donc des caractères :nature du nucléotide ou de l acide aminé à chaque site : méthode de parcimonie ( maximum parsimony) méthode du maximum de vraisemblance toutes ces méthodes reposent sur des estimations statistiques et donc sur des calculs de probabilité.
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19 CLASSIFICATION DES VIRUS Depuis 1962, un système de classification dit LHT (Lwoff, Horne et Tournier) retient 4 caractères objectifs de classification des virus qui sont : la nature de l acide nucléique : permettant de distinguer les virus à ADN des virus à ARN la symétrie de la capside : hélicoïdale, cubique ou complexe. la présence ou l absence d une enveloppe : virus enveloppé ou nu la taille du virion et de la capside.
20 En 1975, un comité international de taxonomie des virus a dressé une classification des virus en : - Famille (suffixe viridae) - Sous-famille (suffixe virinae) - Genre (suffixe virus) Exemple: le virus de l'herpes simplex" appartient à la famille des "herpesviridae", sous-famille ou genre " herpesvirinae", espèce "herpes simplex"
21 Les virus peuvent être regroupés selon des critères épidémiologiques exemple : virus entériques : infectent par ingestion : Rotavirus, Réovirus, Picornavirus virus respiratoires : transmis par inhalation ou par aérosols : Paramyxovirus virus oncogènes : transmis par contact direct : Herpès virus, Papovavirus. Les arbovirus : transmis par piqûre d insecte: Flavivirus
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Initiation à la virologie Chapitre I : Généralités sur les virus

 

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1 Initiation à la virologie Chapitre I : Généralités sur les virus [ Objectifs du module Qu est-ce qu un virus? Comment les virus évoluent-ils? Pourquoi tant de diversité parmi les virus? Table des matières 1. Historique 2. Caractères généraux des virus 3. Structure de la particule virale 4. Taxonomie 5. Cycle viral 6. Variation génétique 7. Quiz et tests 8. Bibliographie A la fin de ce module «Généralités sur les virus», vous serez capable de Énumérer et expliquer les caractères généraux des virus Nommer les différentes parties de la structure des virus Expliquer l importance, dans la transmission, de la présence ou l absence d une enveloppe Enumérer et expliquer brièvement les caractères pris en compte dans la taxonomie des virus Donner des exemples de différents «types» de virus, en fonction de leur classification Enumérer et expliquer brièvement les différentes étapes générales du cycle viral Montrer, par un exemple, les liens existant entre : - nature du génome viral - mode d expression des gènes - réplication du génome Enumérer et expliquer les différents types de variation génétique des virus et donner un exemple de mutation ponctuelle, de recombinaison et de réassortiment Expliquer la différence dans la fréquence de mutation des virus à ARN et à ADN. Prérequis Bonnes connaissances en biologie cellulaire et moléculaire Questions et réflexions Qu est-ce qui définit la spécificité des virus pour certaines cellules? Quels mécanismes sont à la base de la variabilité génétique des virus? Questions et réflexions Qu est-ce qui définit la spécificité des virus pour certaines cellules? Quels mécanismes sont à la base de la variabilité génétique des virus? Comment a-t-on découvert les virus? Réalisation :
2 I. Généralités sur les virus 1. Historique Résumé Les maladies virales, telles la variole et la rage, sont connues depuis la plus haute antiquité. A la fin du XVIIIième siècle Edward Jenner développe l'inoculation de "cowpox" ou variole bovine qui permet d offrir une bonne protection contre la variole. Le nom de vaccination dérivé du mot «vacca», vache, est appliqué par Louis Pasteur au siècle suivant au vaccin contre la rage, obtenu par atténuation de matière infectieuse passée sur des animaux. La première expérience indiquant l'implication d'un agent ultrafiltrable, plus petit que les bactéries dans certaines maladies infectieuses, fut la transmission de la mosaïque du tabac par Dmitrii Ivanovski à partir de filtrats de plantes en Mais ce n'est que 6 ans plus tard que Martinus Beijerinck comprendra les conséquences de cette observation en la répétant. Il parlera de «contagium vivum fluidum». Rapidement à la fin du XIXe et au début du XXe siècle de nombreux virus seront découverts chez les animaux et les humains. On découvre aussi que certains virus peuvent infecter les bactéries. Ces derniers seront appelés «bactériophages» par Félix d Hérelle. On visualisera pour la première fois des virus par microscope électronique en 1939 et après 1948 les techniques de cultures cellulaires permettront l'isolement et la caractérisation de nouveaux virus. L année 1979 verra la certification mondiale de l éradication de la variole par l OMS. C est le premier grand triomphe de la médecine et plus particulièrement de la vaccination. Lorsque le SIDA est décrit en 1980 il ne faudra que trois ans pour découvrir son virus causal, le VIH. Les techniques continuent à évoluer, l avancée la plus récente étant la mise au point de la réaction de la polymérase en chaîne (PCR) par Kary Mullis en 1985 et de nouveaux virus continuent à être découverts chaque année Les virus avant la virologie I.1.1. Ligne du temps 1985 Les maladies virales sont connues depuis des millénaires. Déjà sous les babyloniens, on savait que la rage se transmet par morsure du chien enragé. Une stèle égyptienne nous montre un pharaon qui boitait, vraisemblablement touché par la poliomyélite. Des tableaux du XVIième siècle représentent de magnifiques fleurs qui en fait étaient atteintes de viroses provoquant la marbrure des œillets ou les tulipes panachées. La variole, une maladie entraînant une forte mortalité, a accompagné l homme depuis longtemps et on en a retrouvé la trace sur les momies de l Egypte. Depuis au moins le Xième siècle, on pratiquait la variolisation en Inde et en Chine. L inoculation de matériel venant de pustules d un malade de la variole à une personne saine entraînait une maladie réduite offrant une protection lors de contacts ultérieurs. La mortalité de cette pratique s élevait à 1-2%, alors que la variole tuait dans un quart des cas. Cette pratique fut introduite en Angleterre par Lady Mary Wortley Montague vers Edward Jenner et la vaccination A la fin du XVIIIième siècle, Edward Jenner appliqua sur base de ses observations l inoculation de cowpox, ou variole bovine, afin d améliorer la pratique de la variolisation et offrir une bonne protection contre la variole (publication en 1798). Il semble que cette pratique ait déjà été sporadiquement appliquée à cette époque et certains en attribuent l origine à un fermier du Dorset anglais, Benjamin Jesty, qui inocula sa famille avec la «cowpox» vingt ans plus tôt. Le nom de vaccination dérive du mot «vacca», 1721 Lady Mary Wortley Montague : introduction de la variolisation en Europe (semble présente en Chine et au Japon depuis le X e siècle) I.1.2.a. Tulipe panachée dans un bouquet, anomalie due à une infection virale (à gauche) I.1.2.b. Atteinte par la poliomyélite, stèle égyptienne de +/-1400 avant JC, Musée Carlsber, Copenhagen (à droite) 1798 E. Jenner : vaccination contre la variole 1885 L. Pasteur : vaccination contre la rage 1. Historique 1
3 I. Généralités sur les virus > 1. Historique vache, et fut introduit par Louis Pasteur au siècle suivant. Pasteur et son disciple, Emile Roux, découvrirent le principe de l atténuation et l appliquèrent au développement d un vaccin contre la rage. En 1885, ils vaccinèrent le jeune Alsacien, Joseph Meister, qui avait été mordu par un chien enragé et introduirent ainsi la vaccination après exposition. 3. Découverte des virus En 1884, le développement des bougies de Chamberland, qui permettent d éliminer les bactéries d une solution, représente le premier pas vers la découverte des virus. Adolf Mayer ( ) avait décrit en détail une maladie des plants de tabac qu il appelle la mosaïque du tabac. Il se rend compte que la maladie est infectieuse, car elle peut être transmise par ce qu il croit être une bactérie. La première expérience indiquant l implication d un agent ultrafiltrable plus petit que les bactéries, fut la transmission de la mosaïque du tabac par Dimitri Ivanovski ( ) à partir de filtrats de plantes en Cependant Ivanovski maintiendra l explication bactérienne, sous forme de spores ou de toxines, sans expliquer de façon correcte l expérience qu il avait faite. Ce n est que 6 ans plus tard que Martinus Beijerinck ( ) comprendra les conséquences de cette observation en la répétant. Il parlera de «contagium vivum fluidum». Le virus de la mosaïque du tabac (TMV/VMT) restera un modèle important dans toutes les études fondamentales sur les virus. En 1935, Wendell Stanley parviendra à cristalliser le virus de la mosaïque du tabac (TMV/VMT), ce qui permettra son analyse chimique et l année suivante Bawden et Pirie décriront une structure alliant les protéines et l acide ribonucléique. La même année que celle des expériences de M. Beijerinck (1898), Friedrich Loeffler et Paul Frosch, tous deux élèves de Koch, découvrent que l agent de la fièvre aphteuse du bétail est ultrafiltrable. Le premier virus humain, l agent de la fièvre jaune, sera identifié en 1901 par Walter Reed, James Carroll et Jesse Lazear. Ce dernier mourra des suites d une infection par le même virus. En 1908, Wilhelm Ellerman et Olaf Bang décrivent que la «fowl leukosis», une leucémie de la volaille, peut être transmise par un agent ultrafiltrable. La première tumeur solide, le sarcome du poulet, due à un virus, sera décrite en 1911 par Peyton Rous le virus du sarcome de Rous. Les études sur ce virus mèneront bien plus tard, en 1976, à la découverte des oncogènes par D. Stehelin, H. Varmus, J. Bishop et P. Vogt, d abord dans ce virus puis dans des cellules. En 1915, Frederick Twort découvre des virus infectant les bactéries, qui seront nommés «bactériophages» par Félix d Hérelle, qui étudiait Shigella dysenteriae, en Une première découverte importante sera celle de Max Schlesinger, qui en 1934 décrit que les bactériophages sont composés à part égale de protéines et d acide désoxyribonucléique. On visualisera pour la première fois des virus par microscope électronique en 1939 (G. Kausche, P. Ankuch et H. Ruska) : il s agira à nouveau du virus de la mosaïque du tabac (TMV/VMT) C. Chamberland : mise au point du filtre bactérien avec bougie à porcelaine 1892 D. Ivanovsky : expériences indiquant un agent ultrafiltrable dans la mosaïque du tabac 1898 M. Beijerinck : confirmation et interprétation de l agent ultrafiltrable : contagium vivum fluidum 1898 F. Loeffler et P. Frosh : agent de la fièvre aphteuse du bétail est ultrafiltrable 1901 W. Reed, J. Carroll, J. Lazear : découverte du premier virus humain, celui de la fièvre jaune 1908 Wilhelm Ellerman et Olaf Bang : fowl leukosis, une leucémie est transmise par un agent ultrafiltrable 1911 Peyton Rous : Rous sarcoma du poulet : description de la première tumeur solide causée par un virus 1915 Frederick Twort : découverte des virus des bactéries 1921 Félix d Hérelle : nomme «bactériophages» les virus de Shigella dysenteriae 1935 W.M. Stanley : cristallisation du virus de la mosaïque du tabac (TMV/MTV) 1939 invention du microscope électronique et visualisation directe de virus (mosaïque du tabac) par G. Kausche, P. Ankuch, H. Ruska 1948 et suivantes mise au point de techniques de culture cellulaire Après 1948, les techniques de cultures cellulaires permettront 1. Historique 2
4 I. Généralités sur les virus > 1. Historique l isolement et la caractérisation de nouveaux virus. Ce sera l œuvre de divers groupes de recherche et ce sera mis en application pour le virus de la poliomyélite par le groupe de J. Enders. 4. Développements en virologie et par la virologie James Watson et Francis Crick décriront la structure hélicoïdale de l acide désoxyribonucléique (ADN) en 1953, en se basant sur des travaux de Maurice Wilkins et surtout de Rosalind Franklin. Ils recevront le prix Nobel en 1962 pour cette découverte sans R. Franklin, décédée entre temps. R. Franklin élucidera également la structure hélicoïdale et la liaison entre les capsomères et l ARN du virus de la mosaïque du tabac (TMV/VMT) en 1955, et l année suivante Gierer et Schramm démontreront l infectivité de l ARN du virus de la mosaïque du tabac (TMV/VMT) J. Watson, F. Crick (M. Wilkins, R. Franklin): description de la structure de l ADN 1955 Rosalind Franklin : description de la structure hélicoïdale du virus de la mosaïque du tabac et de l association ARNcapside Howard Temin et David Baltimore décriront indépendamment l existence de la transcriptase inverse qui transcrit l ARN en ADN en 1970 et recevront pour cette découverte le prix Nobel en L année 1979 verra la certification mondiale de l éradication de la variole par l OMS. C est le premier grand triomphe de la médecine et plus particulièrement de la vaccination. Lorsque le SIDA est décrit en 1980, les hypothèses les plus vraisemblables orientent les chercheurs vers un virus. En 1983, Françoise Barré-Sinoussi, Luc Montagnier et leur équipe de l Institut Pasteur de Paris isolent le LAV («lymphadenopathy associated virus»), la cause du SIDA, qui deviendra après de longues controverses avec le groupe américain de Robert Gallo, découvreur du HTLV-1, le virus de l immunodéficience humaine ou VIH. Une avancée plus récente est la mise au point de la réaction de la polymérase en chaîne (PCR) par Kary Mullis en Elle permet l amplification de façon spécifique de quantités infimes d acides nucléiques. Cette technique a révolutionné le diagnostic viral. Actuellement, de nouveaux virus continuent à être découverts, comme par exemple le virus de l hépatite C en 1989, le virus Nipah en 1999 (infection respiratoire du porc et encéphalite chez l homme), le Metapneumovirus en 2001, le virus du SRAS (syndrome respiratoire aigu sévère) en Howard Temin et David Baltimore décrivent indépendamment la transcriptase inverse (Reverse transcriptase) et reçoivent le prix Nobel en Certification de l éradication mondiale de la variole par la vaccination 1983 F. Barré-Sinoussi, Montagnier et collaborateurs : découverte du LAV qui deviendra le VIH 1985 Kary Mullis : description de la PCR [ Sida/decouverte.htm ] 1. Historique 3
5 I. Généralités sur les virus > 1. Historique Prix Nobel en médecine, physiologie ou en chimie dont le travail est issu de la virologie ou qui ont eu une influence en virologie : 1946 [ chimie ] JH Northrop, WM Stanley, JP Sumner : préparation à l état pur d enzymes et de protéines virales (JHN, WMS), découverte de la cristallisation des enzymes (JPS) [ médecine ] M. Theiler : vaccin contre la fièvre jaune [ médecine ] JF Enders, TH Weller, FC Robbins : croissance du virus de la poliomyélite en culture cellulaire [ médecine-physiologie ] G Beadle, E L Tatum et J Lederberg : découverte du rôle des gènes dans la synthèse des protéines (GB et ELT) et la découverte de la recombinaison et l organisation du matériel génétique chez les bactéries (JL) [ médecine ] FHC Crick, JD Watson, MHF Wilkins : structure de la double hélice de l ADN [ médecine ] F Jacob, A Lwoff, J. Monod : contrôle génétique de la synthèse d enzymes et de virus (bactériophages) [ médecine ] P. Rous : découverte des virus oncogènes [ médecine ] M Delbrück, AD Hershey, SE Luria : mécanismes de réplication et structure génétique des virus [ médecine ] D Baltimore, R Dulbecco, HM Temin : interactions entre virus oncogènes et matériel génétique des cellules [ médecine ] BS Blumberg, DC Gajdusek : nouveaux mécanismes de l origine et de la dissémination des maladies infectieuses (virus de l hépatite B et Kuru) [ médecine ] W Arber, D Nathans, H O Smith : découverte des enzymes de restriction et leur application en génétique moléculaire [ chimie ] P. Berg, W. Gilbert, F. Sanger : études fondamentales de la biochimie des acides nucléiques avec attention particulière pour l ADN recombinant (PB) et contribution à la détermination des séquences de base des acides nucléiques (WG, FS) [ chimie ] A. Klug : élucidation de la structure de nucléo-protéines importantes en biologie, par microscopie électronique et cristallographie [ médecine ] JM Bishop, HE Varmus : origine cellulaire des oncogènes rétroviraux [ médecine ] RJ Roberts, PA Sharp : gènes mosaïques (travail sur les virus, adéno et SV40) [ chimie ] KB Mullis, M Smith : PCR (KBM) et mutagenèse dirigée (MS) [ médecine ] SB Prusiner : les prions, nouveau principe biologique d infection. [ infos complémentaires sur le site des prix Nobel : ] 1. Historique 4
6 I. Généralités sur les virus > 1. Historique 2006 [ médecine ] A. Fire and G. Mello : Interférence ARN extinction génique par ARN double brin [ médecine ] Harald zur Hauzen : travaux sur le cancer du col de l utérus dû au papillomavirus. Françoise Barré-Sinoussi, Luc Montagnier : découverte du virus du SIDA. 1. Historique 5
7 I. Généralités sur les virus 2. Caractères généraux des virus Résumé Les virus sont des éléments réplicatifs beaucoup plus petits que les bactéries et les plus grands sont à peine visibles au microscope optique. Leur génome peut être composé soit d ARN, soit d ADN. Les virus sont fortement dépendants du métabolisme cellulaire. Dans la cellule qu ils infectent ils répliquent séparément leur génome et leurs composants protéiques ; ceux-ci seront ensuite assemblés, donnant des milliers de particules en une génération. Les virus reconnaitront spécifiquement un ou quelques types de cellules et sont à cause de cela assez spécifiques d organismes hôtes. 1. Les virus sont très petits La caractéristique principale des virus, et à laquelle on doit leur découverte, est leur capacité à traverser des filtres imperméables aux bactéries. Alors que les plus gros virus infectant l homme, les Poxviridae, ont une taille entre 250 et 300 nm, les plus petits, Parvoviridae, n ont que 20nm. La taille n est cependant pas un critère absolu et les Mimivirus décrits en 2003 chez les amibes, Acantamoeba polyphaga, ont la taille de petites bactéries comme les rickettsies (+/- 1µm). 2. Les virus se répliquent Une autre caractéristique élémentaire des virus est le fait qu ils se répliquent. Par exemple, l infection par le virus de la mosaïque du tabac peut être propagée indéfiniment de plante à plante, même si l inoculum est dilué à chaque passage. Ceci distingue les virus des toxines qui perdent leur toxicité par dilution. I.2.1. Photos de virus et d une bactérie en microscopie électronique avec respect des tailles relatives Noyau 3. Chaque particule virale ne contient qu un seul type d acide nucléique Les virus sont essentiellement constitués d une molécule portant l information génétique. Celle-ci peut être présente sous forme soit d ADN soit d ARN dans les particules virales. On séparera ainsi les virus en fonction de leur composition ADN ou ARN. Certains virus ont au cours de leur réplication un intermédiaire de leur génome sous une forme différente : ainsi les rétrovirus qui sont des virus à ARN seront rétrotranscrits en ADN dans la cellule hôte et c est de cet ADN «proviral» que seront formés les nouveaux brins génomiques d ARN. De façon similaire les Hepadnaviridae, comme le virus de l hépatite B humain ou certains virus de plantes, sont des virus à ADN qui passeront par un intermédiaire ARN pour former les nouveaux brins d ADN. I.2.2. Infection d une cellule par un virus et production de nombreuses particules virales 2. Caractères généraux des virus 6
8 I. Généralités sur les virus > 2. Caractères généraux des virus ARN ARN ARN ARN ADN ADN I.2.3. Quelques illustrations schématiques de virus 4. Les virus sont des éléments réplicatifs assemblés à partir de leurs composants Cette notion est bien illustrée par l expérience de E. Ellis et M. Delbrück avec le bactériophage λ. (Voir aussi la partie sur le cycle viral) Une suspension de bactériophages λ est mélangée à des bactéries dans un rapport de 10/1. Durant l infection, on observe d abord une phase au cours de laquelle aucun virus infectieux ne peut être récupéré de la cellule infectée: en effet, lors de l infection, le génome a été libéré de la capside (décapsidation). Il n y a donc plus de virion complet, infectieux. Cette phase est appelée phase d éclipse. Ensuite, le génome viral est transcrit et fournit les protéines codées par le virus. Le génome est également répliqué pour donner lieu à de nouvelles copies du génome viral. Ces génomes qui ont été répliqués s associent avec les protéines structurales du virus (assemblage) pour former de nouveaux virions infectieux. Au cours de cette phase, appelée phase de maturation, de nouvelles particules virales infectieuses sont donc assemblées dans la cellule, à partir de leurs composants. Concentration virale (PFU X 10 8 ) Temps (min) Virions libérés Virus cellulaire I.2.4. Courbe de croissance d un bactériophage après infection de bactéries 1) Phase d éclipse (pas de virus infectieux décelable) 2) Phase de maturation (assemblage intracellulaire de virus avant relargage) 3) Phase de latence (pas de virus décelable dans le milieu). Ceci contraste avec le cycle de réplication d une cellule ou d une bactérie au cours duquel la cellule fille n est pas formée, de novo, par un processus d assemblage de composants de la cellule mère, mais est formée par scission de celle-ci. 5. Les virus sont strictement dépendants du métabolisme d une cellule Le fait que les virus n aient pas de ribosomes et doivent être assemblés à partir d éléments épars les rend dépendants d un environnement favorable qui est celui d une cellule. Ces cellules peuvent être de différents types, bactéries, algues, plantes, animaux, 2. Caractères généraux des virus 7
9 I. Généralités sur les virus > 2. Caractères généraux des virus et se mettront en quelque sorte au service du virus. Il est donc évident que les virus ne peuvent pas se répliquer dans un milieu amorphe, comme un bouillon de culture bactériologique. Certaines bactéries sont également intracellulaires, mais contrairement aux virus elles disposent de la plupart des éléments nécessaires à leur métabolisme et à leur réplication, particulièrement de ribosomes. 6. Les virus sont spécifiques de cellules et d organismes Tous les organismes vivants sont susceptibles d être infectés par des virus, mais ce ne sont pas les mêmes virus qui infectent les différents organismes. Ainsi les virus des plantes, n infecteront généralement pas les animaux, et les virus d une espèce de plante n infecteront pas nécessairement pas d autres espèces de plantes. Cette barrière d espèce n est pas absolue et on voit que par exemple certains animaux peuvent partager des virus avec les humains et entre eux. A l intérieur d un organisme, les virus seront sélectifs de certains types de cellules. Cette spécificité est due en grande partie aux récepteurs spécifiques de surface des cellules qui permettent la fixation et l entrée des virus. Ainsi les virus du SIDA reconnaissent certaines cellules du système immunitaire, portant à leur surface la molécule CD4. M. plasmique Matrice Glycoprotéines (Antirécepteurs) Enveloppe Récepteur Nucléocapside Photo : Sougrat et al. doi : /journal.ppat I.2.5. Reconnaissance spécifique de cellules par les virus : interaction virusrécepteur. 2. Caractères généraux des virus 8
10 Généralités sur les virus 3. Structure de la particule virale Résumé L étude de la structure virale a permis de mieux comprendre les virus. Cette partie du site explique comment ces particules sont constituées et quels sont les différents types de particules répertoriées. Des exemples de virus sont présentés sous forme de micrographies électroniques et de schémas. L étude de la structure virale a permis de mieux comprendre les virus et leur fonctionnement. Ainsi, en connaissant la manière dont le virion est construit, on comprend mieux plusieurs étapes essentielles du cycle viral, comme l attachement, la pénétration, la décapsidation, ou encore l assemblage et la sortie du virus. Outre les fonctions liées à l attachement, la pénétration ou la sortie du virus, la capside virale assure sans doute une fonction de protection du virus, notamment dans le cas de virus transmis sous forme d aérosols (virus de la grippe) ou de manière mécanique aux plantes (virus de la mosaïque du tabac). Ces dernières années, on s est aussi aperçu que la capside pouvait être une structure dynamique. La connaissance précise de la structure virale suscite un intérêt majeur dans le cadre de la recherche de vaccins ou encore dans le domaine des nanotechnologies : quoi de plus fascinant que la capacité du virus à encapsider de manière spécifique une molécule d acide nucléique, dans l environnement complexe d une cellule! Ces questions ont d ailleurs passionné des chercheurs comme Crick et Watson ou Klug, qui à l aide de techniques comme la diffraction des rayons X ou la microscopie électronique, sont parvenus à décrypter l architecture de nombreux virus connus et la manière dont ceux-ci s assemblent. Emergence des connaissances sur la structure des virus s Pour en savoir + [ D une manière systématique, le virus est composé d un génome et d une capside, une coque qui entoure l acide nucléique viral. Cette capside est constituée par l assemblage de sous-unités protéiques répétitives parfois appelées capsomères. L ensemble formé par la capside et l acide nucléique viral est appelé nucléocapside. La microscopie électronique a permis la mise en évidence de deux grands types de structures capsidiales : des particules allongées et des particules sphériques. Outre la capside et l acide nucléique viral, certains virus sont entourés d une enveloppe de nature lipidique, parfois appelée peplos (manteau) : on parle alors de virus «enveloppés». Par contre, en l absence d enveloppe, on évoque des virus «nus» Structure de la particule virale 9
11 I. Généralités sur les virus > 3. Structure de la particule virale 1. Composants du virion 1.1. Génome viral Un virus est habituellement constitué d un génome composé d un ou plusieurs brins d acide désoxyribonucléique ou ribonucléique, sous forme linéaire ou circulaire. On distingue des ARN et ADN simple brin ou double brin, des ARN de polarité positive ou négative ou encore ambisens. Les ARN viraux peuvent être coiffés (Figure I.3.1), associés à une protéine protectrice de manière covalente, se terminer par une séquence polyadénylée ou encore par une extrémité en pseudo-arnt comportant un pseudonœud (Figure I.3.2). 7mG Base Base etc I.3.1. Structure de la coiffe des ARN La coiffe est composée d une 7-méthylguanosine liée à l extrémité de l ARN par un lien 5-5 triphosphate ACCA-aa ACCA-aa I.3.2. Exemple d extrémité en pseudo- ARNt comportant un pseudo-noeud 1.2. Protéines de capside Les protéines de capside sont des protéines remarquables! Elles sont capables de polymériser par auto-assemblage pour former ces structures complexes que sont les capsides virales. Dans certains cas, elles peuvent aussi interagir de manière spécifique avec les acides nucléiques d origine virale. Certaines protéines virales de capside ont ainsi été étudiées en détail, comme la protéine de capside du VMT-TMV. Les protéines types des virus icosaédriques possèdent une structure caractéristique, qui consiste en 150 à 200 acides aminés arrangés en huit feuillets beta anti-parallèles pour former une structure «trapézoïdale» ou tonneau (Figure I.3.3). I.3.3. Exemple de structure type de protéine de capside Elle est constituée de 150 à 200 acides aminés arrangés en huit feuillets bêta anti-parallèles pour former une structure «trapézoïdale» ou tonneau Structure de la particule virale 10
12 I. Généralités sur les virus > 3. Structure de la particule virale 1.3. Protéine de matrice Certains virus comme les Retrovirus possèdent des protéines de matrice qui permettent la liaison entre la nucléocapside et l enveloppe, via un domaine d ancrage transmembranaire. Ces protéines ne sont généralement pas glycosylées. Par contre, elles contribuent souvent d une manière significative à la masse de la particule virale. I.3.4. Micrographie électronique de rétrovirus. A droite : représentation schématique Chez les Herpesviridae les protéines situées entre la membrane et la capside sont appelées tégument. I.3.5. Micrographie électronique d herpèsvirus 1.4. Enveloppes virales La plupart des virus de végétaux sont des virus nus, c està-dire non enveloppés, à l exception des Rhabdovirus et des Tospovirus. Sans doute peut-on expliquer cela par la différence notable que constitue la paroi des cellules végétales en comparaison des cellules animales. Par contre, de nombreux virus d animaux ou d insectes ont une structure capsidiale enveloppée. Les bactériophages quant à eux, peuvent être nus, enveloppés ou bien avoir une membrane à l intérieur de la capside, enveloppant ainsi le génome (cas des Tectiviridae). L enveloppe joue un rôle capital dans l attachement du virus sur la cellule-cible, par l entremise de glycoprotéines membranaires spécifiques de récepteurs cellulaires. Un Structure de la particule virale 11
13 I. Généralités sur les virus > 3. Structure de la particule virale exemple typique de glycoprotéine membranaire est l hémagglutinine du virus Influenza. L enveloppe virale est hérissée de glycoprotéines d origine virale, parfois appelées spicules (Figure 1.3.6). Certaines d entre-elles possèdent un domaine d ancrage transmembranaire, et sont souvent fortement glycosylées sur leur extrémité extra-virale. Parfois, le poids de la glycoprotéine est constitué à plus de 75% d hydrates de carbone. Ces protéines constituent généralement des antigènes remarquables, tout en exerçant plusieurs fonctions : ainsi, l hémagglutinine sert d éliciteur (liaison à un récepteur cellulaire) et permet la fusion membranaire. Les propriétés de liaison aux hydrates de carbone sont exploitées dans le test d hémagglutination et d inhibition de l hémagglutination. Spicules M2 L enveloppe virale permet souvent aussi l initiation de l infection, en permettant la délivrance de la nucléocapside au niveau du cytoplasme cellulaire. Dans l autre sens, le bourgeonnement permet la sortie du virus de la cellule sans provoquer la lyse complète de celle-ci, en permettant ainsi d éviter de soumettre l hôte à une pression trop élevée. Les enveloppes virales comportent aussi des protéines de transport membranaires, comprennant plusieurs domaines hydrophobes transmembranaires. Ces protéines assurent les échanges entre le virion et l extérieur et jouent un rôle essentiel dans la maturation biochimique des particules virales. La protéine M2 du virus Influenza est un exemple de ce type de protéines (Figure I.3.6). I.3.6. Schéma d un virus de la grippe avec glycoprotéines formant des spicules et les protéines M2 formant des canaux transmembranaires Anti-récepteurs L enveloppe est le support pour les déterminants de la reconnaissance virus-cellule hôte chez les virus enveloppés. Ces glycoprotéines (spicules) permettent au virus de reconnaître la cellule-cible, par l entremise d un récepteur cellulaire et sont dès lors parfois appelés anti-récepteurs. On connaît maintenant de mieux en mieux les récepteurs cellulaires et leur anti-récepteur viral. On a ainsi pu décrire des super-familles ou groupes de récepteurs caractéristiques. Matrice M. plasmique Glycoprotéines (Antirécepteurs) Enveloppe Détail membrane + glycoprotéine gp Membrane plasmique Récepteur Nucléocapside Endosome Récepteurs Membrane nucléaire Noyau NB : la cellule devrait être proportionnellement plus grande I.3.7. Schéma montrant l enveloppe, l anti-récepteur viral et les récepteurs cellulaires correspondants Structure de la particule virale 12
14 I. Généralités sur les virus > 3. Structure de la particule virale 2. Virus à symétrie hélicoïdale Deux grands types de structure virale ont été mis en évidence : les virus allongés, à structure hélicoïdale, soit nus ou enveloppés et les virus quasi-sphériques, à structure icosaédrique Virus nus à symétrie hélicoïdale Les virus allongés présentent donc des particules de symétrie hélicoïdale. Lorsque la capside de ce type de virus n est pas enveloppée, on parle de virus «nus». Il s agit alors essentiellement de virus de plantes et de quelques bactériophages. Ces virus peuvent encapsider un acide nucléique dont la taille n est pas limitée a priori. Le virus dont la symétrie hélicoïdale est le mieux connu est le virus de la mosaïque du tabac (VMT- TMV) (Figure I.3.8). Comment se forme la capside d un virus comme le VMT- TMV? s Pour en savoir + [ I.3.8. Micrographie électronique du virus de la mosaïque du tabac Au dessus : schéma d une particule virale 2.2. Virus enveloppés à symétrie hélicoïdale D autres virus qui présentent une symétrie hélicoïdale forment des particules allongées mais «flexueuses». Dans ce cas, les interactions protéine-protéine sont moins fortes que dans le cas des virus rigides. Le virus X ou Y de la pomme de terre (Potato virus X - PVX, Potato virus Y- PVY) sont des exemples de ce type de virus. Plusieurs virus présentent une symétrie hélicoïdale tout en étant enveloppés, dont tous les virus à symétrie hélicoïdale animaux et humains. Les myxovirus (Orthomyxovirus et Paramyxovirus) et les Rhabdovirus sont les principaux virus qui présentent cette forme structurale particulière. L acide nucléique viral est entouré d une capside pour former une nucléocapside flexueuse, enroulée de manière I Micrographie électronique de potyvirus. Notez la forme allongée et flexueuse des particules virales Structure de la particule virale 13
15 I. Généralités sur les virus > 3. Structure de la particule virale plus ou moins régulière dans le virion dont l enveloppe est constituée de protéines glycosylées et de lipides. Le virus de la stomatite vésiculeuse (Vesicular stomatitis Indiana virus, VSIV), le virus de la rage (Rabies virus, RABV) ou encore le virus de la mosaïque de la luzerne (Alfafa mosaic virus, VML-AMV) (Figure I.3.13) présentent une structure en forme de balles de fusil (bullet shape) caractéristique. Une protéine majeure, la protéine N, entoure l acide ribonucléique viral. Une protéine de matrice permet le lien entre cette nucléocapside et l enveloppe englobant les spicules glycoprotéiques. I Micrographie électronique d une particule de rhabdovirus. Notez la forme en balle de fusil a b c Polymerase ARN I Schéma type d un rhabdovirus (à droite : coupe transversale) a. Glycoprotéine b. Phosphoprotéine c. Nucléoprotéine Le virus de la grippe (Influenza virus) (Figure I.3.15) possède une architecture complexe, comportant jusqu à huit nucléocapsides distinctes au sein d une enveloppe lipoprotéique complexe, hérissée de spicules constituées de deux glycoprotéines d origine virale, l hémagglutinine et la neuraminidase, qui jouent un rôle important comme déterminants antigéniques (Figure I.3.16). I Micrographie électronique de virus de la grippe Structure de la particule virale 14
16 I. Généralités sur les virus > 3. Structure de la particule virale Schéma de la particule virale a b c d I a. Schéma d une nucléocapside du virus de la grippe b. Représentation simplifiée de la neuraminidase c. Représentation simplifiée de l hémagglutinine d. Représentation simplifiée de la protéine M2 3. Virus à symétrie icosaédrique L architecture des petits virus de forme sphérique a longtemps intrigué les scientifiques, car elle pose une série de questions intéressantes : comment un virus dont le génome est parfois limité à quelques milliers de bases nucléotidiques est-il capable de produire une capside de nature complexe, composée de plusieurs centaines de protéines? Comment les sous-unités protéiques sont-elles capables d interagir entre-elles? Quelle est la taille de l acide nucléique qui peut être encapsidé dans ce type de structure? Il est possible d arranger des sous-unités protéiques symétriquement identiques pour créer une structure quasi-sphérique. En théorie, il est possible de construire ainsi un tétraèdre (quatre faces triangulaires), un cube (six faces carrées), un octaèdre (huit faces triangulaires), un dodecaèdre (12 faces pentagonales) et un icosaèdre, une forme quasi-sphérique qui comporte 20 faces triangulaires (Figure I.3.17). Cette structure correspond aux données obtenues début des années soixante pour une série de petits virus d apparence sphérique. Il est plus économique pour le virus d encapsider son génome dans une capside formée de plusieurs sous-unités identiques répétées, qu en utilisant moins de sous-unités différentes mais plus larges. Il est d ailleurs improbable qu un tétraèdre puisse contenir le génome d un virus entier, et si même un virus réussissait un tel tour de force, il est probable que la capside ainsi créée ne remplirait pas son rôle premier : protéger le génome viral! Il est aussi important de souligner que la taille du génome qui peut 5 z 2 x I Icosaèdre, forme géométrique formée de 20 triangles équilatéraux. Notez les axes de symétrie d ordre 2, 3 et y Structure de la particule virale 15
17 I. Généralités sur les virus > 3. Structure de la particule virale être encapsidé dans un virus de type icosaédrique est limitée par rapport aux virus à capsides hélicoïdales, en principe de longueur illimitée L icosaèdre est un polyèdre régulier ayant trois axes de symétrie, 12 sommets, 20 faces qui sont des triangles équilatéraux et 30 arêtes (Figure I.3.17). Pour un virus donné, le nombre de protéines nécessaires à l assemblage d une capside icosaédrique est indiqué par le nombre de triangulation T il faut T X 60 protéines pour construire la capside. Dans le cas des plus petits virus connus, comme le phage ø174 (Microviridae), le nombre T est égal à 1 (Figure I.3.18). I Représentation schématique d un virus T=1 I Structure 3D de la capside du Rhinovirus humain 14. Trois protéines sont visibles en surface de la capside: VP1 en bleu, VP2 en rouge et VP3 en vert. Le nombre de triangulation T et la théorie de quasi-équivalence s Pour en savoir + [ Un examen attentif des micrographies électroniques montre que le nombre et la quantité de structures apparentes en surface des virions souvent ne correspond pas à un multiple de 60. On s aperçoit ainsi que les protéines à la surface de la capside ne sont pas nécessairement regroupées au niveau des triangles équilatéraux qui forment le pseudo-icosaèdre, mais peuvent être distribuées d une manière différente. On nomme ces groupes de protéines des capsomères. Illustration fournie par Jean-Yves Sgro, d après la structure déterminée par Arnold, E., Rossmann, M.G. (1988) Acta Crystallogr.,Sect.A 44: Données de la banque PDB: 4RHV Voir aussi le site web sur la structure des virus: viruslist.php Structure de la particule virale 16
18 I. Généralités sur les virus > 3. Structure de la particule virale 4. Virus à architecture complexe Un certain nombre de virus élaborent leur capside d une manière qui ne correspond pas aux standards hélicoïdaux ou icosaédriques. Par exemple, les phages de la série T montrent une structure de nature binaire, impliquant à la fois des éléments de nature hélicoïdale et icosaédrique (Figure I.3.20). Tête contenant l'adn Gaine hélicoïdale contractile Fibres Plateau de base I Représentation du bactériophage T4 3. Structure de la particule virale 17
19 I. Généralités sur les virus 4. Taxonomie Résumé Quels critères utiliser pour distinguer les virus? Essentiellement basée sur le type de génome viral, la stratégie réplicative ou la structure de la particule, la taxonomie des virus occupe une place particulière. Le concept d espèce virale, en l absence de reproduction sexuée, est tout à fait spécifique. Cette partie donne aussi accès aux ressources qui permettent de connaître le nom d un virus donné, comme la base de données de l International Committee for Taxonomy of Viruses (ICTV). La systématique est l étude des types et de la diversité des organismes et des relations qui existent entre ceux-ci. Cette discipline fondamentale brasse à la fois la classification des organismes ou taxonomie, la nomenclature utilisée pour leur dénomination et les analyses liées à l étude de l évolution des organismes et leur phylogénie. Il est toutefois communément admis que l origine des virus est probablement multiple, et qu en outre, les multiples recombinaisons et réassortiments entre génomes viraux impliquent l existence d organismes chimériques et de génomes polyphyléthiques Pourquoi utiliser la taxonomie? Sur un plan scientifique, il est capital de bien s entendre sur la dénomination des virus. La classification des virus est néanmoins originale par rapport à la nomenclature binomiale latine utilisée habituellement pour les organismes vivants. Pratiquement, la nécessité de diviser le monde des virus en entités facilement identifiables et acceptées universellement est la justification pour le développement d un système de classification. Initié en 1966 lors d un congrès à Moscou, un comité à ainsi été mis en place au sein de la division virologie de l Union Internationale des Sociétés de Microbiologie (ICTV, International Committee for Taxonomy of Viruses) dont la tâche est de proposer un schéma taxonomique pour tous les virus, aussi bien d animaux (vertébrés, invertébrés, protozoaires), plantes, algues, champignons, bactéries 2. Quels critères utiliser pour distinguer les virus? Les premiers critères pour distinguer les virus ont d abord été des critères cliniques ou pathologiques (par exemple, virus de la mosaïque du tabac dénommé en fonction de la maladie produite), ainsi que des éléments de nature écologique ou liés au mode de transmission et au vecteur. Ces éléments sont bien entendus toujours utilisés, mais ces regroupements fonctionnels que l on peut utiliser pour des raisons pratiques ne sont pas pris en compte dans la taxonomie proprement dite des virus (exemple : les hépatites, dues à des virus fort différents les uns des autres). Avec l essor de la microscopie électronique, la morphologie des particules virales s est ensuite implantée comme le premier critère utilisé. Bien que la plupart des virus aient pu être observés en microscopie, d autres éléments ont vite été pris en compte, comme la stabilité (à différents ph, détergents, températures, ) ou encore l antigénicité. I.4.1. Microscope électronique 1. généralités sur les virus 4.Taxonomie 18
20 I. Généralités sur les virus > 4. Taxonomie Mais aujourd hui, les critères essentiels utilisés en taxonomie sont : - Le type de génome viral et son organisation - La stratégie de réplication virale (voir tableau ci-dessous) - La structure de la particule virale ARN ARN ARN ADN ADN ARN I.4.2. Exemples schématisés de particules virales La plus pratique des classifications est probablement celle basée sur le type d acide nucléique (ADN ou ARN) et son mode d expression. 3. La classification de Baltimore Cette classification, utilisée aujourd hui comme base par l ICTV, a été proposée initialement par David Baltimore, lauréat du prix Nobel de médecine en Tableau I.4.3 : Classification par type de génome Virus à ADN Groupe I - Virus à ADN à double brin Groupe II - Virus à ADN à simple brin Virus à ARN Groupe III - Virus à ARN à double brin Groupe IV - virus à ARN simple brin à polarité positive (Virus (+)ssarn ou de type ARN messager) Groupe V - virus à ARN simple brin à polarité négative Virus à ADN ou à ARN à transcription inverse Groupe VI - rétrovirus à ARN simple brin Groupe VII - rétrovirus à ADN double brin I.4.3. Présente la classification proposée par Baltimore 1. généralités sur les virus 4.Taxonomie 19


Enseignement de Virologie (part. 2) Pr. Y. BAKRI Plan du cours

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1 Université Mohammed V-Agdal Département de Biologie Faculté des Sciences Filière SVI Semestre 4 Année Universitaire : Module optionnel: Biologie Humaine (M 16.1) Elément : Parasitologie - Virologie A- Contraction et progression de l infection virale 1- Voies d entrée et sortie des virus 2- Tropisme cellulaire et tissulaire des Virus 3- Progression de l infection virale B- Immunité antivirale Enseignement de Virologie (part. 2) Pr. Y. BAKRI Plan du cours Chapitre I : Virus et Immunité 1- Obstacles à l entrée virale et la réplication précoce (Moyens de défense non spécifiques) a- Mécanismes de défense précédant l infection (Inhibiteurs Non spécifiques, Phagocytose et activation des phagocytes, Cellules NK) b- Mécanismes de défense induits par l infection (Fièvre, Inflammation, Interférence virale et Interféron) 2- Réponse immunitaire spécifique (Immunité adaptative) a- Facteurs influençant la réponse immune spécifique (Antigènes viraux, propagation virale, Localisation virale) b- Activation virale de l immunité (Immunité humorale, Immunité à médiation cellulaire) Chapitre II : Virus et cancers Chapitre III : Virus et traitements
2 A- Contraction et progression de l infection virale 1- Voies d entrée et sortie des virus (1) infection des cellules dans une de ces surfaces : peau, la muqueuse respiratoire, digestive tractus génital, et conjonctive. (2) traverser la surface, * par traumatisme : injection, tatouage, piercing, transfusion / transplantation (hépatite B et C, CMV, EBV, VIH) * par morsure d un animal ou d un insecte (togavirus, flavivirus, réovirus, bunyavirus) (3) par transmission congénitale (des parents). Sortie Entrée et sortie Conjounctive Nez Bouche tramatisme seins Lésion de peau Voies respiratoires Insecte Seringue Tractus digestif Voies urinaire Anus Tractus génital Figure 1. Surfaces du corps utilisées par les virus.
3 Tableau 1. Voies d entrée de certains virus Voie d entrée Exemples de virus ou famille de virus PEAU Petite brèche de la peau ou injection Virus de l hépatite B et C, VIH, VHS, VEB, CMV Morsure d insecte Morsure d animal Flavivirus, Réovirus (virus de la fièvre du Tic du colorado) Virus de la rage Voie Génitale Virus de l hépatite B et C, VIH, VHS, Pappillomavirus Voie respiratoire Virus de l influenza Tractus digestif Orale Voie intestinale EBV, CMV, VHS Réovirus, Adénovirus, Enterovirus, Virus de l hépatite A, virus de la poliomyélite Voie Oculaire VHS, Virus de la vaccine Excrétion dans les urines CMV, Virus de l hépatite B, virus de la rubéole.
4 2- Tropisme cellulaire et tissulaire des Virus Les virus ont une affinité pour des tissus spécifiques (tropisme tissulaire), déterminé par : * susceptibilité sélective des cellules * des barrières physiques * température et PH local Virus neurotropes : Les poliovirus (cellules nerveuses) Virus mucotropes : tractus respiratoire; Les Rhinovirus adaptés aux faibles T et PH, fortes tensions d oxygène (rougeole, grippe) Virus enteroptropes : l intestin, Entérovirus résistent aux enzymes digestives, bile et l acide. Virus hépatotropes : (A, B, C, D, E) infectent les cellules du foie. Virus adénotropes : le VEB (mononucléose infectieuse) certaines tumeurs (carcinome du nasopharynx, lymphome B). Virus épidermotropes : Herpès : cellules épithéliales, HPV : cellules de la paroi utérine. Les récepteurs cellulaires : virus rabique (rage) utilise le récepteur de l acétylcholine sur les neurones. VHB ( récepteur de l albumine sur cellules du foie). VEB (CD21 sur les lymphocytes B) VIH (CD4 sur les lymphocytes T)
5 3- Progression de l infection virale Dans le déroulement de l'infection virale, il existe trois phases: - période de latence, durée variable, l'acide nucléique du virus est incorporé dans la cellule sans lésion morphologique visible. - période de stimulation, * augmentation du métabolisme cellulaire (accroissement des synthèses d'adn et de protéines). Propagation virale et/ou développement de tumeurs (HPV et cancer du col utérin; EBV et carcinome naso-pharyngien). - l'effet cytopathogène virus aboutit à des lésions dont la forme et le siège sont évocateurs du diagnostic (herpès).
6 B- Immunité antivirale 1- Obstacles à l entrée virale et la réplication précoce (Moyens de défense non spécifiques) a- Mécanismes de défense précédant l infection a-1- Barrières Anatomiques À la surface de l organisme, Cellules kératinisées de l épiderme n ont pas de récepteurs donc résistent à la pénétration des virus sauf en cas de lésion (morsure animale: virus rabique; piqûre d insecte: togaviruses). A la surface des muqueuses, la couche de mucus piège les virus et ensuite les éliminent en les excrétant. À l intérieur de l organisme, les barrières anatomiques formées par la couche des cellules endothéliales qui séparent les tissus du sang (ex : barrière hémato-meningée, placentaire et pulmonaire). a-2- Inhibiteurs Non spécifiques Un grand nombre d inhibiteurs viraux existent naturellement dans les fluides corporels et les tissus. (lipides, polysaccharides, protéines, lipoprotéines, et glycoprotéines).
7 + Inhibiteurs bloquant le récepteur du virus sur la cellule + Inhibiteurs de l attachement du virus aux cellules + Inhibiteurs éliminant le virus : * les défensines : peptides anti-microbiens de 29 à 47 acides aminés (cellules épithéliales et les neutrophiles). Ex: défensines cationiques induisent la formation de pores dans les membranes riches en phospholipides anioniques (chez des virus enveloppés). + Inhibiteurs de la réplication virale : * Le domaine nucléaire 10 (ND10) : complexe de protéines qui réduisent ou bloquent la réplication du génome viral dans la cellule. + Inactivation des virus : l acide, la bile, et les enzymes du tractus gastro-intestinal inactivent un grand nombre de virus.
8 a-4 Phagocytose * Les macrophages et les granulocytes réduisent la virémie (taux de virus dans l organisme) en éliminant les virus par le mécanisme de phagocytose. * Tous les virus ne sont pas phagocytés, certains sont phagocytés mais peuvent ne pas être inactivés (VIH dans les macrophages.; CMV dans les granulocytes). En général les macrophages sont plus efficaces contre les virus que les granulocytes. Devenir Destruction du virus Destruction Exemples Virus de l influenza VHS Survie du virus persistance VIH Multiplication du virus multiplication VIH VHS Figure 2. Scénarios possibles après phagocytose de virus.
9 b- Mécanismes de défense induits par l infection b-1 Fièvre * La fièvre est induite durant l infection virale par des pyrogènes différents indépendamment les un des autres : L IL-1, l IL-6, les interférons, la prostaglandine E2, et le TNF. * Une simple augmentation de 37 C à 38 C peut induire une inhibition importante de la réplication virale. les virus qui répliquent le mieux au cours de la fièvre sont souvent les plus virulents, ceux qui répliquent le moins à ces températures sont les moins virulents (développement des vaccins à base de virus vivants). * la fièvre augmente aussi la génération de lymphocytes T cytotoxiques. % réduction de la mortalité antisérum Température élevée Jours de traitement 4 Figure 3. Protection de la souris par une élévation de la température 38 C et un antisérum administré avant et après infection intracerebrale avec un picornavirus.
10 b-2 Inflammation L inflammation induite par l infection virale active plusieurs voies métaboliques et physico-chimiques qui interfèrent avec la multiplication virale. Les composantes majeures du processus inflammatoire : altérations circulatoires, œdème et l accumulation des leucocytes et des prostaglandines élévation locale de la température diminution de la tension en oxygène réduction de la production d ATP. augmentation de la glycolyse anaérobique augmentation du CO2 et des acides organiques réplication virale b-3 Interférence virale et Interféron Interférence virale diminution du ph dans les tissus Généralement l infection par un virus rend les cellules hôtes résistantes à d autres virus. * compétition pour le récepteur cellulaire ou le contrôle de la machinerie biosynthétique en général.
11 Interféron C est des cytokines secrétée par des effecteurs immunologiques et réagissent avec les cellules non infectées et les rend résistantes à l infection. augmente la capacité de destruction des virus lgranulocytes, macrophages, NK, LTc L interféron Stimule la réponse immune humorale stimule l expression de récepteurs membranaires (récepteurs aux cytokines) Taux d Anticorps, de virus ou d interféron Défenses non spécifiques Fièvre de l influenza Virus Interféron et autres défenses non spécifiques Défenses spécifiques Anticorps +effecteurs cellulaires Jours après exposition au virus Figure 4. Production de virus d interféron et d anticorps durant l infection par le virus de l influenza chez l Homme. Les défenses non spécifiques barrières anatomiques, inhibiteurs, phagocytose, la fièvre, inflammation et interféron. Les défenses spécifiques production d anticorps; effecteurs celulaires.
12 * Types d interférons produits Trois types d interférons existent (alpha, bêta, et gamma) de poids moléculaire allant de 16,000 à 45,000. Ces différents interférons sont induits par différents stimuli. Inducteur Cellules répondant Interféron Acides nucléiques viraux Cellules épithéliales fibroblastes IFN-β Cellules infectées par virus Cellule dendritique IFN-α Antigènes viraux macrophage IFN-γ Lymphocyte T sensibilisé + CPA Figure 5. Induction de la production des 3 types d interféron. Le système d interféron est non spécifique car : (1) différents virus peuvent induire le même type d interférons. (2) le même type d interférons peut inhiber différent virus.
13 * Mécanismes d action L interféron n inactive pas directement les virus. Ils prévient la réplication virale dans les cellules de l entourage en interagissant avec des récepteurs spécifiques à leurs surfaces pour induire l expression des gènes cellulaires qui codent pour les protéines anti-virales Inducteurs Cellule productrice Acides nucléiques viraux PAV E Cellules infectées par virus Antigènes viraux A B C IFN D IFN Transfert d activation PAV G Cellule activée PAV F E Figure 6. Induction, production et action de l interféron (A) Les agents inducteurs induisent l interféron. (B) Production d ARNm de l interferon. (C) l ARNm est traduit en protéine. (D) l IFN est secreté dans le milieu extracellulaire (E) l IFN réagit avec les récepteurs cellulaire. (F) l IFN induit l expression de protéine antivirale (PAV). (G) Les cellules activées stimulent les cellules à leur contact à produire la PAV.
14 Les protéines antivirales inhibent la multiplication virale en inhibant le cycle viral à différents niveaux Virus à ADN Virus à ARN retrovirus autres Décapsidation transcription ARNm Inhibition de la transcription (synthèse d ARNm) Inhibition de la traduction (d ARNviral) traduction protéines Golgi Inhibition des modifications des protéines (glycosylation) libération glycoprotéines Inhibition de la maturation et du bourgeonnement de la particule virale (maturation des glycoprotéines) Figure 7. Méchanismes antiviraux de l interféron b-4 Cellules NK : Les NK reconnaissent non spécifiquement des cellules infectées et les lysent, leur activité cytotoxique non spécifique est augmentées par l IFN-γ et l IL-2 secrétés par les LT. Les NK peuvent produire l interféron lorsqu elles sont stimulées par le virus ou par les cellules infectées.
15 2- Réponse immunitaire spécifique (Immunité adaptative) a- Facteurs influençant la réponse immune spécifique a-1- Antigènes viraux : Le système immunitaire est activé lorsque les antigènes apparaissent dans les fluides extracellulaires ou à la surface cellulaire. 3 cas de figures : Infection cytolytique aigue majorité des virus enveloppés (Herpes virus, réovirus) L immunité à médiation cellulaire contrôle la propagation locale de ce type d infection. Infections persistantes Les particules virales sont libérées de manière continue et les cellules expriment les antigènes viraux à leur surface mais ne sont pas détruites par l infection. cas de certains virus à ARN (retrovirus). Les virus à ADN n induisent pas d infection persistante.
16 Infections latentes Les cellules infectées expriment les antigènes viraux à leur surface. Plusieurs mois ou années le virus peut être réactivé dans les cellules et induire la maladie (comme le cas de l Herpes dans le système nerveux) les cellules qui sont infectées et qui n expriment pas les antigènes viraux ne sont pas reconnues par le système immunitaire. a-2- propagation virale : L infection virale induit une réponse immune selon le mode de propagation virale. (1) Propagation locale : confinée aux muqueuses ou aux organes (épithélium respiratoire : rhinovirus) (2) propagation primaire par le sang : le virus est inoculé directement dans le sang (ex : transmis par insectes). (3) propagation secondaire par le sang : l infection initiale se fait dans les surfaces muqueuse puis se propage dans le sang (ex : poliomyélite). (4) propagation par le système nerveux : par exemple le virus de l herpes et le virus rabique.
17 a-3- Localisation virale : Les infections locales au niveau des surfaces muqueuses respiratoires ou gastro-intestinal peuvent induire des réponses immunes locales à médiation cellulaire et humorale (surtout des IgA) sans induire nécessairement une réponse immune systémique. L inverse est aussi vrai, une immunité systémique ne mène toujours pas à une immunité muqueuse locale. b- Activation virale de l immunité b-1 Les réponses immunes anti-virales sont multiples Défense de l hôte Temps d apparition effecteurs Cibles Réponses non spécifiques Heures Fièvre Phagocytose Inflammation Réplication virale Virus Réplication virale Activité NK Cellules infectées Interféron Réplication virale Immunité à médiation cellulaire Quelques jours LTcytotoxiques Macrophages activés Cellules infectées Virus, Cellules infectées Cytokines Cellules infectées+ immunomodulation Réponse humorale Quelques jours ADCC AC Cellules infectées Virus, Cellules infectées AC + Complément Virus, Cellules infectées
18 b-2 Immunité humorale: b2-1 Lymphocytes B Les lymphocytes B répondent aux antigènes viraux induits par immunisation ou pas infection. Les anticorps agissent contre les virus d abord par fixation et neutralisation ensuite en dirigeant la lyse des cellules infectées par le complément ou par les cellules tueuses. * Réactions médiée par les anticorps + Neutralisation de l infection virale : 1- Neutralisation des particules virales par agrégation Virus Anticorps Effet Moins de particules infectieuses 2- Neutralisation des particules virales amplifiée par le complément Complément 3- Neutralisation de l infection des cellules par le virus Virus Lyse Inactivation Anticorps Inhibition de l adsorption Inhibition de l entrée Inhibition de la décapsidation Complément Lyse par action de l AC et du complément
19 Les Anticorps sont plus efficaces contre les virus dans les fluides corporels et dans les surfaces muqueuses où le virus est exposé à l anticorps pour de longues périodes avant de s échapper dans les cellules. virus se propageant par virémie (sang) éliminés par faibles concentrations en Anti-corps. fortes concentrations en Anti-corps nécessaires pour prévenir la propagation des virus n utilisant pas le sang (ex : virus de l herpès le virus rabique). + Facilitation de la phagocytose : Les anticorps augmentent la phagocytose des virus auxquels ils sont adsorbés. On distingue 3 types d Fixation directe de l anticorps à la surface Fixation du complexe anticorps-complément au recepteur Fixation du complexe antigène-anticorps-complément par le récepteur C3b. B2-2 Complément: Le Complément augmente la phagocytose des virus c est le phénomène d opsonisation par le complément ou par le complément lié aux Ac. Le complément peut aussi neutraliser le virus en augmentant l agrégation des virus via les Ac.
20 b3- Immunité à médiation cellulaire Implique les lymphocytes T, l ADCC, les macrophages, les NK et les cytokines. b3-1 Lymphocytes T Les plus importants sont les LT cytotoxiques qui éliminent les cellules infectées ou transformées par des virus. Lymphocyte T cytotoxique Reconnaissance spécifique + Cellule infectée exprimant les antigènes viraux + Macrophage activé Reconnaissance non spécifique Lyse cellulaire Cellule NK Figure 11. Lyse des cellules infectées par les effecteurs cytotoxiques. Complexe peptide-cmh classei CD8 Récepteur T (TCR) α β Peptides viraux Appareil de Golgi CMH Classe I peptide viral vésicule polysomes CD3 Lymphocyte T 8 CD28 protéine virale ribosome ARNm viral ADN viral Réticulum Endoplasmique rugueux Virus
21 b3-2 ADCC (cytotoxicité à médiation cellulaire dépendant des Ac) Les leucocytes ayant cette activité expriment le recepteur au fragment Fc des Ac à leur surface. La reconnaissance de la portion Fc, par les LTc, les NK, les macrophages, et les neutrophiles des IgG fixées à la surface des cellules infectées résulte en la lyse des cellules infectées. L ADCC est plus efficace que la lyse par le complément parce qu elle nécessite moins d Ac. b3-3 Macrophages Les macrophages sont important aussi bien dan l immunité spécifique et non spécifique contre les infections virales. ---> induction des réponses T et B. Les virus stimulent les macrophages à produire des cytokines (monokines) qui peuvent réduire la réplication virale. * l interféron (IFN-α) inhibe la multiplication virale directement en rendant les cellules résistantes à l infection ou indirectement en activant les cellules NK
22 *L interleukine 1, produite par les macrophages, peut interférer avec la multiplication virale de différentes manières : (1) induit la production de l IL-2 par les LT. L IL-2induit la production d IFN-γ, qui peut induire les (IFN-α) et (IFNβ). (2) induit la production de l IFN-β par fibroblastes cellules épithéliales. (3) induit la fièvre qui inhibe la réplication virale. (4) augmentent la cytolyse des cellules infectées. (5) induit la production du facteur de nécrose tumorale (TNF), qui inhibe la multiplication virale directement ou indirectement en induisant l interféron et autres cytokines aboutissant à l augmentation de l inflammation de la phagocytose et l activité cytotoxique. b3-4 Cellules NK Les cellules NK sont des cellules larges avec des granules et expriment le récepteur FC. Elles ont donc une activité ADCC. Les NK sont différents des LTc parce qu elles ne sont pas restreintes par le CMH et donc n ont pas une spécificité immunologique conventionnelle.
23 Tolérance immunitaire Ignorance NK Recepteur NKr - + Recepteur activateur - + CMH ligand activateur Cellule cible protection protection Les cellules NK reconnaissent des recepteurs à la surface des des cellules infectées ou des cellules tumorales. Ces cellules ont en général une expression réduite des molécules du complex majeur d histocompatibilité (CMH) les NK. Perforine, Granzyme libérés Surveillance immunitaire - Lyse + Les cellules NK tuent aussi les cellules infectées par ADCC parcequ elles expriment les recepteurs au fragment constant des immunoglobulines, ces dernieres se fixnt à la surface des cellules infectées. NK ṆK activé L anticorps se lie à la surface des cellules cibles Le recepteur Fc des NK Reconnait l Ac lié La cellule NK est activée elle tue la cellule cible La cellule cible est lysée
24 Cellule NK Infection Protège les cellules adjacentes Augmente activité NK Cytolyse Sensibilisation du lymphocyte Interféron Activation du macophage Différentiation macrophages Cytolyse Cellule Cytotoxique activée Lyse de cellule infectée par virus Lymphocyte sensibilisé Facteurs chimiotactiques Attraction des granulocytes Vers le site d infection Figure 12. Réponse à médiation cellulaire. Médiateurs solubles : interféron, facteurs chimiotactiques et cytokines. Médiateurs cellulaires : Lymphocytes T cytotoxiques, macrophages, cellules NK et granulocytes.
25 Université Mohammed V-Agdal Département de Biologie Faculté des Sciences Filière SVI Semestre 4 Année Universitaire : Module optionnel: Biologie Humaine (M 16.1) Elément : Parasitologie - Virologie Enseignement de Virologie (part. 2) Pr. Y. BAKRI Plan du cours II- Virus et cancer A- Pouvoir oncogène et pouvoir transformant d un virus B- Interaction du génome viral et du génome cellulaire (Persistance du génome viral - Conformation du génome viral- Gènes viraux transformants) C- Mécanismes généraux de la prolifération cellulaire normale et tumorale (Prolifération cellulaire normale - Processus tumoral- Comment interviennent ces oncogènes et anti-oncogènes) D- Les virus oncogènes (Virus à ARN - Virus à ADN)
26 Le cancer découle d un dérèglement programme génétique de la cellule. du Un nombre restreint de gènes intervenant dans la multiplication cellulaire est le sujet de mutations. Dans les cancers on assiste à une prolifération cellulaire irréversible et une dissémination métastatique qui aboutit à la mort de l organisme. On distingue des cancers induits par : * Agents physiques (rayons UV, rayons X, radioactivité), * Agents chimiques (goudrons), * virus
27 A- Pouvoir oncogène et pouvoir transformant d un virus 1- Pouvoir oncogène Capacité d un virus à induire la formation de tumeur de manière reproductible Ces virus sont appelés virus oncogènes du grec oncos = tumeur). Le premier virus oncogène a été découvert en 1911 par le docteur Rous, il lui a donné le nom du virus de sarcome de Rous (RSV). expérience prélèvement de tumeur chez un poulet broyage filtrat apparition de tumeur chez l animal sein inoculation du filtrat à un autre poulet filtrat contient un virus oncogène
28 2- Pouvoir transformant La majorité des virus oncogènes sont capables d induire dans les cellules seines en culture l apparition des propriétés des cellules cancéreuses = transformation cellulaire Caractérisée par : A -perte de l inhibition de contact B - modification de la surface cellulaire -perte de certains récepteurs d hormones - présence de néoantigènes D - autres caractéristiques C - caractéristiques biochimiques - augmentation de la synthèse de protéases - désorganisation du cytosquelette - dérépression de la synthèse de protéines fœtales - apparition d anomalies chromosomiques - absence de vieillissement.
29 Les virus oncogènes n ont d effet transformant que sur les cellules non permissives = incapables de répliquer complètement le virus (exemple : les cellules d une espèce différente de l hôte normal). Dans ces cellules l infection est limitée aux premières étapes de la réplication virale (réplication dite abortive).
30 B- Interaction du génome viral et du génome cellulaire Que devient le virus oncogène une fois dans la cellules? Y a-t il persistance des protéines virales? Y a-t il persistance des acides nucléiques viraux? Le virus induit-il une modification permanente d un gène cellulaire sans rester dans la cellules? Certains virus Herpès peuvent avoir comme cible des séquences cellulaires préexistantes et potentiellement oncogènes, ces virus peuvent induire leur expression qui est normalement réprimée (dérepression). Le mécanisme de persistance du génome viral est le plus fréquent.
31 1- Persistance du génome viral Le génome viral persiste t-il en entier ou bien une fraction suffit-elle à transformer une cellule normale en cellule cancéreuse? Persistance du génome viral en totalité : Ex : Lignées transformées par des rétrovirus * on peut isoler les virus correspondants les cellules peuvent produire des particules virales infectieuses. Persistance partielle du génome viral : Ex : le cas des adénovirus. * les cellules transformées par les adénovirus ne produisent pas de particules virales. * Les cellules n ont gardé qu un fragment du génome viral contenant l information transformante.
32 Cellules transformées par un Adénovirus Extraction de l ADN total Génome des Adénovirus 0% 100% Clivage par enzyme de restriction Fabrication de sondes radioactives Clivage par enzyme de restriction * * * * * Séparation des fragments sur gel d agarose Traitement de l ADN transféré par chacune des sondes radioactives Transfert d ADN sur papier nitrocellulose Les cellules transformées contiennent des séquences complémentaires des séquences 0-11% Cette séquence contient donc l information indispensable pour la transformation Figure 1 : Principe de la mise en évidence par hybridation moléculaire des séquences virales au sein des cellules transformées
33 2- Conformation du génome viral * Sous forme intégrée au génome cellulaire L ADN du SV40 (virus simien 40) * Libre sous forme d épisome (extrachromosomique). L ADN du virus Epstein-Barr non intégré au génome des lymphocytes B. La plus part des virus oncogènes s intègrent dans des séquences d ADN cellulaire différentes -- Au niveau des régions actives du génome
34 ADN cellulaire total ADN du virus Clivage par enzyme de restriction n ayant pas de site sur le génome du virus Génome viral associé à des séquences d ADN cellulaire Séparation des fragment par électrophorèse Transfert d ADN sur papier nitrocellulose et hybridation avec une sonde qui reconnaît le génome viral seulement Génome viral Figure 2 : Principe de la mise en évidence par hybridation moléculaire d un génome viral intégré à l ADN cellulaire
35 3- Gènes viraux transformants Gènes viraux multiples : Le fragment transformant des Adénovirus se trouve dans la région 0-11 = région appelée E1 fonctions précoces dans le cycle viral (E = early). 2 unités de transcription E1a et E1b. Transformation partielle (ou immortalisation). Cellules transformées par E1a se divisent indéfiniment mais respectent l inhibition de contact. transformation est complète. Lorsqu on transforme avec E1a et E1b Gène viral unique : Un seul gène suffit pour transformer les cellules. Ex : gène sarc (sarcome) dans le cas du RSV.
36 C- Mécanismes généraux de la prolifération cellulaire normale et tumorale La dissection moléculaire du génome viral petit bout génique qui n a aucun intérêt pour le virus et présente une analogie de séquence avec les gènes de prolifération cellulaire. Les gènes de prolifération cellulaire sont les cibles de mutations oncogéniques. Quand un virus infecte une cellule il y aura une réactivation de l action de ces gènes.
37 1- Prolifération cellulaire Deux catégories de gènes entrent en jeux : * Proto-oncogènes : gènes de prolifération normaux. * anti-oncogènes : gènes suppresseurs de la tumeur. C est des gènes normaux qui s opposent aux protooncogènes.
38 2- Processus tumoral Altération des proto-oncogènes : Aboutit à la production d oncogènes actifs. Altération des anti-oncogènes : Aboutit à la production de molécules inhibant l expression ou la fonction des anti-oncogènes
39 3- Comment interviennent ces oncogènes et anti-oncogènes a- mécanisme des oncogènes Sont soit des facteurs modifiés soit des récepteurs de facteurs modifiés. Ils interviennent dans la transduction du signal intracellulaire. + facteurs de croissance + récepteurs des facteurs de croissance + protéines tyrosines kinases + protéines impliquées dans l apoptose (mort programmées des cellules) Les proto-oncogènes se transforment en oncogènes par différents mécanismes
40 1- Mutation ponctuelle Proto-oncogène 2- Réarrangement chromosomique Rayonnement substances cancérigènes Oncogène activé Zone régulatrice d un gène + Proto-oncogène Recombinaison génétique Oncogène activé 3- Amplification de gène Proto-oncogène L oncogène se trouve dans la zone de régulation (ex: immunoglobuline) Répétition en tandem sur un même chromosome 4- Rétrovirus Proto-oncogène Répétition sous forme épisomale Infection par un rétrovirus Promoteur viral Figure 3 : Mécanismes d activation d un proto-oncogène
41 b- mécanisme des anti-oncogènes Ce sont des gènes suppresseurs des tumeurs en freinant la prolifération cellulaire. Souvent noté dans les cancers hériditaires Deux exemples sont interessants : Le rétinoblastome hériditaire : une délétion dans le gène Rb sur le chromosome 13. Le gène P53 : intervenant dans le blocage de la synthèse d ADN. C est une délétion dans le gène ou dans les gènes qui contrôlent son expression.
42 D- Les virus oncogènes Les critères biologiques de l association virus et tumeur sont : * la présence de virus dans les tissus tumoraux * la présence du virus avant le développement de la maladie * la persistance du virus * la prévention du développement de la tumeur par prévention de l infection virale. * localisation des virus dans des tissus appropriés (notion de tissus cible) Il existe 2 catégories de virus.
43 1- Virus à ARN Les rétrovirus oncogéniques (oncoretrovirus) ont des gènes viraux (v-onc) acquis par recombinaison avec gènes cellulaires (c-onc). Les v-onc peuvent induire directement ou indirectement la transformation cellulaire. Ces types de virus induisent des tumeurs en agissant au niveau de : * facteurs de croissance. * récepteurs cellulaires. * protéines de signalisation. * protéines se liant à l ADN (facteurs de transcription). * protéines de régulation.
44 2- Virus à ADN Les virus oncogènes à ADN incluent les virus de l hépatite B, le virus de l herpès et le pappillomavirus. Les mécanismes possibles de transformation : Exemple du cas du virus de l hépatite B, son intégration peut se faire près d un gène cellulaire responsable de la croissance cellulaire ou d un gène de contrôle Exemples d autres mécanismes pour d autres virus : (1)répression de l interféron bêta cellulaire (2) intégration dans un gène de contrôle du cycle cellulaire (3) intégration à côté d un gène d hormone (4) délétion chromosomique d anti-oncogène comme p53 par recombinaison.
45 Université Mohammed V-Agdal Département de Biologie Faculté des Sciences Filière SVI Semestre 4 Année Universitaire : Module optionnel: Biologie Humaine (M 16.1) Elément : Parasitologie - Virologie Enseignement de Virologie (part. 2) Pr. Y. BAKRI Plan du cours A- Immunoprophylaxie 1- La prophylaxie active (Vaccins) (Vaccins à base de virus atténués- Vaccins à base de virus tués (inactivés) - Antigènes viraux) 2- Production de vaccins 3- La prophylaxie passive B- Chimiothérapie antivirale 1- Quelles cibles? 2- Agents antiviraux C- Thérapie combinatoire III. Virus et traitements D- Exemples de molécules chimiothérapeutiques E- Mécanismes d action des molécules antivirales F- Limitations des molécules antivirales


Hépatite B. Le virus Structure et caractéristiques 07/02/2013

 

Transcription

1 Hépatite B Le virus Structure et caractéristiques o o o Famille des Hepadnaviridae Genre orthohepadnavirus Enveloppé, capside icosaédrique, 42 nm 1
2 Le virus Structure et caractéristiques En microscopie électronique: Particules sphériques (42nm) = virions (particule de Dane) Particules non infectieuses (enveloppes vides) forme sphérique ou bâtonnet Le virus Structure et caractéristiques Virus extrêmement résistant dans le milieu extérieur Résistant à la dessiccation, à la chaleur Pouvoir infectieux intact des années à 20 C Inactivé après quelques minutes à 100 C Inactivé au contact d une solution d hypochlorite de Na à 5% 2
3 Le virus Génome Brin comporte 4 phases ouvertes de lecture (ORF) qui se chevauchent, même orientation transcriptionnelle 4 gènes principaux Gène prés/s Gène préc/c Gène P Gène X 3
4 Epidémiologie Virus strictement humain découvert en 1964 Problème de santé publique En France: - prévalence hépatite B chronique = 0,65% en incidence annuelle = 10 nouveaux cas pour individus Dans le monde: - 2 milliards de personnes infectées millions de porteurs chroniques du VHB - 1 million de morts par an Principale cause de cancer primitif du foie 4
5 Epidémiologie Epidémiologie Transmission horizontale : Sexuelle Parentérale (toxicomanie IV, transfusion, MDS, soignants, tatouages) AES : le risque d infection lié à une piqûre est de 20 à 30 % Autres liquides biologiques (lait, salive, larmes, urines ) Inexpliquée dans 30 % des cas Risque de chronicité décroissant avec l âge la contagiosité sanguine du VHB est 10 fois sup. à celle du VHC et 100 fois plus élevée que celle du VIH 5
6 Epidémiologie Transmission verticale : mère - enfant Période péri-natale 90% d infection chronique pour le NNé Fonction de la virémie maternelle 100% si ADN+, HBs+ et HBe + <10% si HBe - Pathologie plus agressive ++ pays en voie de développement Physiopathologie o Virus peu cytolytique o Tropisme essentiellement hépatocytaire o Retrouvé dans cellules de la moelle osseuse, cellules mononuclées du sang périphérique, pancréas, reins et peau o Réponse immune B et T o Destruction hépatique liée à la réponse immune de l'hôte =>Immunodéprimés font peu d'hépatites aiguës mais plus d'hépatites chroniques 6
7 Histoire naturelle de l infection par l HBV chez l adulte Contage Incubation : 30 à 120j Hépatite aiguë 90% Asymptomatique 10% Symptomatique Dont <1% Hépatites fulminantes >90% Guérison 5% Infection chronique >90% Guérison 70% Hépatite chronique «Portage sain» 30% Mutants pré-c : 60% des cas 15% Cirrhose Hépatocarcinome 20% (4%/an) 38%/mutants pré-c Même incidence/mutants pré-c Antigènes et anticorps, suivi de l infection Diagnostic direct Ag HBs sérique ou cytoplasme des hépatocytes: ELISA Hépatite aigue, chronique ou réactivation Ag Hbe sérique : ELISA Marqueur de réplication virale Absent chez les mutants préc ADN : PCR quantitative Marqueur de réplication virale, suivi thérapeutique 7
8 Antigènes et anticorps, suivi de l infection Diagnostic indirect (ELISA) Ac anti HBs => immunisation vaccinale ou guérison Ac anti HBc => marqueur d un contact avec le virus Si Ig M anti HBc => infection récente Si Ig G anti HBc => infection ancienne Ac anti HBe => faible réplication virale séroconversion «e» de pronostic favorable Antigènes et anticorps, suivi de l infection 8
9 Antigènes et anticorps, suivi de l infection Antigènes et anticorps, suivi de l infection Evolution de l hépatite chronique: 1- Immunotolérance = multiplication virale ADN et Hbe +++, ASAT/ALAT normales 2- Clairance immunitaire = séroconversion e Diminution de la réplication et donc de l ADN et Hbe, ALAT/ASAT très augmentées 3- Portage inactif d HBs Pas de lésions hépatique, réplication faible Ag HBs + / Ag Hbe - / ADN < 2000 UI/ml Ac anti-hbc+ / Ac anti-hbe + 4- Réactivation Lésions hépatiques 9
10 Antigènes et anticorps, suivi de l infection Mutants precore En phase aigue ou chronique Pas production d Ag HBe (réplication ou non) L absence d Ag HBe ne traduit pas l absence de réplication ADN viral fait la différence o Mutants «s» Peu fréquents en France Met en défaut les tests pour la détection de l Ag HBs Antigènes et anticorps, suivi de l infection 10
11 Traitements préventifs Mesures préventives générales Prévention des IST Exclusion des dons de sang, tissus ou organes des patients porteurs de l AgHBs/et, ou de l Ac anti-hbc. Sécurisation des dérivés du sang stables. Immunothérapie passive par Ig spécifiques anti HBs(HBIg) AES avec Ag HBs + chez non vaccinés Chez le nné de mère positive pour pour l Ag HBs Après transplantation hépatique chez le sujet porteur du virus Proviennent des donneurs immunisés contre VHB Protection transitoire Analogues nucléosidiques préventifs si traitement immuno-suppresseur si Ac anti- Hbc +: -risque de réactivation même si ancienne hépatite B guérie (persistance de l ADNccc). 11
12 Traitements curatifs : -interferon : ttt court (3 à 6 mois), effets indésirables importants -analogues nucléotidiques et nucléosidiques : mieux bien tolérés, ttt à vie Critères de réponse au traitement : -virologiques : diminution de la CV, disparition Ag HBe, acquisition Ac anti-hbe - - -biochimiques : normalisation ASAT/ALAT -histologiques : amélioration des scores d inflammation et/ou de fibrose o Indications thérapeutiques :. charge virale > 2000 UI/ml. transaminases > normale. lésions hépatiques nécrotico-inflammatoire ou fibrose (>A1 ou >F1). patient immunodéprimé. cirrhose décompensée : urgent o PBH : -indiquée si ALAT/ASAT >Nale ou ADN>2000 UI/ml ou autres causes d hépatopathie (alcool, stéatose, coinfection VHC, etc ) -inutile chez l immunotolérant et les cirrhoses évidentes -sinon tests hépatiques non invasifs. 12
13 o Prendre en compte l âge, l état du patient et ses ATCD o Suivi de la charge virale /3mois o Séquençage pour détection mutation de résistance si réponse virologique partielle ou rebond virologique Interferon : -séroconversion HBe durable -peu efficace sur les mutants préc Analogues : -séroconversion HBe qui peut ne pas être définitive -efficace sur les mutants préc o Séroconversion HBs et disparition Ag HBs : -interferon < 1% -analogues : impossible 13
14 Interferon alpha Propriétés anti-virale, immunomodulatrice, antiproliférative et anti-fibrosant Activation d une enzyme intracellulaire capable de détruire l ARN messager viral Réponse dépendante du génotype séroconversion Hbe génotypes A et C > B et D Mais exacerbation biologique possible de l hépatite Proscrit chez les personnes ayant une cirrhose décompensée Interferon pégylé: processus qui permet de prolonger la demi vie du produit et son efficacité Augmentation de 10% de l efficacité en terme de négativation de l ADN et de séroconversion Hbe/anti- Hbe Virosuppression = 25% Séroconversion = 32% Nombreux effets secondaires: syndrome pseudogrippal/dépression/complications hématologiques dermato 14
15 Analogues nucléotiques/nucléosidiques Lamivudine Adefovir Entécavir Telbivudine Ténofovir Ténofovir+emtricitabine si co-infection VIH Analogues nucléotiques/nucléosidiques Possibilité d induction de résistance par mutation du gène de l ADN polymérase, surtout lamivudine et adefovir Résistances croisées entre les molécules d un même groupe Pas de résistance au ténofovir 15
16 Vaccination -1975: Ag HBs purifié à partir de plasma de porteurs chroniques -1986: génie génétique -réduction morbi-mortalité -réduction portage chronique et donc du réservoir La politique de vaccination contre l hépatite B en France repose sur deux stratégies : -l identification et la vaccination des personnes à risque élevé d exposition ou exposition à un risque professionnel -la vaccination des nourrissons et le rattrapage des enfants et adolescents jusqu à l âge de 15 ans révolus, dans la perspective de contrôle à plus long terme de l hépatite B Schéma vaccinal en population générale, un schéma préférentiel : -3 injections, qui respectent un intervalle d au moins 1 mois entre la première et la deuxième injection, et un intervalle compris entre 5 et 12 mois entre la deuxième et la troisième injection: exemple 0, 1, 6 mois. -au-delà des trois injections de ce schéma initial, les rappels systématiques de vaccin contre l hépatite B ne restent recommandés que dans des situations particulières. 16
17 Vaccination pour les adolescents âgés de 11 à 15 ans révolus, non antérieurement vaccinés : - soit le schéma classique à trois doses (cf. cidessus) - soit un schéma à 2 doses, avec un des deux vaccins ayant l AMM pour cette indication (ENGERIX B 20 μg ou vaccin GENHEVAC B Pasteur 20 μg) en respectant un intervalle de 6 mois entre les deux doses, et en l absence de risque élevé d infection par le virus de l hépatite B dans les six mois qui séparent les deux injections. Pour les nouveau-nés de mère porteuse de l antigène HBs : -la vaccination impérativement à la naissance -trois injections 0, 1 et 6 mois avec un vaccin autre que HBVAXPRO 5 μg31 -la première dose associée à l administration d IgG anti- HBs. -schéma à 4 doses (0, 1, 2 et 6 mois) recommandé pour les prématurés < 32 semaines ou de poids < 2,3 kg 17
18 Pour certains cas particuliers : -un schéma en 4 doses : trois doses rapprochées et une quatrième dose 1 an plus tard -proposé lorsque l immunité doit être rapidement acquise -indications :. étudiants non vaccinés des filières médicales et paramédicales. départ imminent pour un séjour prolongé en zone de moyenne ou de forte endémie Effets secondaires potentiel de la vaccination : -pas d arguments en faveur de l existence d une association des maladies autres que les atteintes démyélinisantes et la vaccination -pas d arguments en faveur de l existence d une association des atteintes démyélinisantes et la vaccination 18

 

HEPATITES VIRALES 22/09/09. Infectieux. Mme Daumas

 

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1 HEPATITES VIRALES 22/09/09 Mme Daumas Infectieux Introduction I. Hépatite aigu II. Hépatite chronique III. Les différents types d hépatites A. Hépatite A 1. Prévention de la transmission 2. Vaccination 3. Sérothérapie : 4. Traitement de l hépatite aiguë B. Hépatite E 1. Traitement d une hépatite aiguë C. L hépatite B 1. Sérologie de l hépatite B 2. Transmission mère enfant 3. Prévention de la transmission 4. Vaccination a. Intérêt de vacciner le jeune enfant : b. Sérothérapie : 5. Traitement de l hépatite aigüe 6. Traitement de l hépatite chronique a. Interféron b. Lamivudine D. Hépatite D E. Hépatite C 1. Sérologie de l hépatite C 2. Traitement 3. Prévention F. Hépatite fulminante Introduction Hépatite = inflammation du foie Le signe biologique caractéristique de l hépatite est une cytolyse Foie = organe vital Fonction d épuration et de synthèse de nombreuses substances, stockage du glycogène et de vitamines Distinction entre l hépatite aiguë et chronique Nombreuses causes d hépatite : Virus Médicaments Substances toxiques Alcool Surcharge en graisse 1
2 I. Hépatite aigu La majorité des hépatites aigües dues aux virus des hépatites est asymptomatique Tous les virus des hépatites peuvent donner une hépatite aigüe symptomatique Incubation silencieuse PHASE PRE-ICTERIQUE asthénie, syndrome pseudo-grippal, troubles digestifs parfois une urticaire PHASE ICTERIQUE ictère avec urines foncées et selles décolorées, parfois hépato-mégalie sensible BIOLOGIE cytolyse, cholestase associée avec une élévation de la bilirubine totale au profit de la conjuguée accompagnée d une élévation des gammas GT et des phosphatases alcalines TP et facteur V normaux pas d insuffisance hépato-cellulaire II. Hépatite chronique Les virus A et E jamais de forme chronique Les virus B, C et D peuvent persister de façon chronique (+ de 6 mois) dans l organisme après l infection aigüe Portage sain chronique (le sujet reste porteur du virus mais celui-ci n entraîne pas de lésion hépatique) Hépatite chronique persistante (les lésions hépatiques sont minimes) Hépatite chronique active (les lésions hépatiques s aggravent avec risque de cirrhose et/ou carcinome hépato-cellulaire) Asymptomatique asthénie, anorexie, douleurs hypochondre droit, hépatomégalie.. Parfois découverte au stade de cirrhose ou de carcinome hépato-cellulaire Biologiquement cytolyse modérée Examen histologique hépatique (ponction biopsie hépatique) pour évaluer l atteinte hépatique III. Les différents types d hépatites A. Hépatite A Contamination par l intermédiaire des mains ou par ingestion d eau ou d aliments souillés Maladie toujours aiguë, pas de forme chronique Asymptomatique dans 90% des cas Anticorps anti-hav de type IgM apparaissent lors des premières manifestations cliniques puis disparaissent, leur présence signe une hépatite récente 1. Prévention de la transmission Précautions alimentaires, précautions d hygiène dans entourage 2. Vaccination Indications : employés secteur alimentaire, professions d entretien des eaux usées, professions de santé, voyages en zone de forte endémie, post-contage (personne qui a déjà été en contact avec un patient contaminé). 3. Sérothérapie : Après contage, Ig anti-hav (protection passive de 3 mois) en association avec vaccination 4. Traitement de l hépatite aiguë Repos, éviter les médicaments hépatotoxiques (notamment paracétamol), alcool contre-indiqué 2
3 Vérifier la guérison biologique et sérologique B. Hépatite E Contamination identique à l hépatite A Endémo-épidémique dans pays défavorisé Cas en France = cas importés Maladie toujours aiguë, pas de forme chronique Anticorps anti-vhe de type IgM apparaissent lors des premières manifestations cliniques puis disparaissent, leur présence signe une hépatite récente Prévention de la transmission Pas de vaccination ni de sérothérapie 1. Traitement d une hépatite aiguë Repos, éviter les médicaments hépatotoxiques, alcool contre-indiqué Vérifier la guérison biologique et sérologique Pour l entourage proche, pas de gammaglobulines ni de vaccination C. L hépatite B Virus se retrouve dans les liquides biologiques d une personne infectée (sang, sécrétions sexuelles surtout mais aussi les urines, la salive etc ) Transmission sexuelle l hépatite B est l IST la plus fréquente Transmission par contact avec du sang ou dérivés (l échange de seringues contaminées entre toxicomanes) Transmission mère-enfant transplacentaire ou au moment de l accouchement Transmission directe Rôle de la salive, de l échange d objets personnels de toilette Après une hépatite B aigüe, 10 % de patients restent porteurs chroniques du virus Parmi ceux-ci : 30% porteurs sains 70% hépatite chronique (persistante/active) 90% des nouveaux nés restent porteurs chroniques des virus. 1. Sérologie de l hépatite B Antigène HBs traduit la présence du virus La présence d Anticorps anti-hbc de type IgM signe le diagnostic d hépatite HBV aiguë, l absence d IgM élimine une hépatite B aigüe La disparition de l Ag HBs concomitante avec l apparition d Ac anti-hbs indiquent la guérison la persistance de l Ag HBs pendant plus de 6 mois définit une infection chronique à HBV Dans le cas d une hépatite chronique, recherche des marqueurs de réplication virale (Antigène HBe et ADN viral par PCR témoin de réplication, Ac anti-hbe indice de non réplication) 2. Transmission mère enfant Dépistage obligatoire au 6 ème mois de grossesse : recherche de l Ag HBs Risque : hépatite néonatale Si mère hépatite aiguë risque de transmission majeur réplication virale majeure Si mère hépatite chronique risque dépend de la charge virale 3. Prévention de la transmission Voie sexuelle : préservatifs Dépistage hépatite B et dosage des transaminases obligatoire pour tout don du sang Utilisation de matériel à usage unique, désinfection correcte de tout matériel réutilisable Précaution pour le personnel de santé, l entourage de patients infectés 3
4 dépistage systématique chez femme enceinte 4. Vaccination Indications : nouveau-né de mère Ag HBs positif, entourage sujet Ag HBs positif, toxicomanes par voie parentérale, hémophiles, polytransfusés, hémodialysés, patient bénéficiant d une transplantation, sujets voyageant en pays de forte endémie, professions de santé, piqûre accidentelle avec matériel contaminé Mais réelle crise de confiance à l égard de cette vaccination qui est mise en cause dans l apparition de scléroses en plaque Actuellement, le vaccin est déconseillé lors d antécédents familiaux ou personnels de sclérose en plaque ou de maladies auto-immunes sévères a. Intérêt de vacciner le jeune enfant : Aucun accident neurologique n est survenu chez l enfant vacciné de moins de 7 ans Le passage à la chronicité très fréquent chez l enfant Réponse vaccinale proche de 100% Population plus facile à vacciner b. Sérothérapie : Ig anti-hbs (protection passive pendant 4 semaines) Nouveau-né de mère porteuse de l AgHBs, partenaire sexuel d un patient découvert porteur d AgHBs, piqûre accidentelle avec matériel contaminé.en association avec la vaccination 5. Traitement de l hépatite aigüe Repos, éviter les médicaments hépatotoxiques, alcool contre-indiqué surveillance biologique et sérologique car risque de chronicité 6. Traitement de l hépatite chronique Traitement indiqué si hépatite chronique active (cytolyse, histologie, Ag Hbe + et ADN viral+) But du traitement : suppression durable de la multiplication virale 2 stratégies : Stimuler la réponse immunitaire pour aider l organisme à éliminer le virus (cytokines comme l Interféron) Bloquer la réplication virale (analogues Nucléosidiques comme lavimudine) a. Interféron Roféron ou Introna Activités antivirale et immunostimulante IFN α recombinant, utilisé en SC, 3 fois/semaine, pendant 4 à 6 mois Dans 30 à 40 % des cas, réponse positive au traitement : négativation de l ADN viral, normalisation des transaminases, amélioration histologique très nombreux effets secondaires b. Lamivudine Zeffix Analogue nucléosidique bloquant la réplication virale Utilisation par VO, très bien toléré mais échappement thérapeutique du à l apparition de mutants résistants En première intention,? Décision personnelle au cas par cas Essai de bithérapie en cours D. Hépatite D N est possible que chez un patient infecté par le virus B 4
5 Modes de contamination idem VHB Co-infection : infection simultanément par les virus B et D Surinfection : patient porteur chronique du virus B secondairement contaminé par le virus D IgM anti-hd affirment le diagnostic d hépatite D Prévention de la transmission idem VHB E. Hépatite C Modes de transmission Nette prédominance de la voie sanguine Transmission de la mère à l'enfant : moins de 3% des cas, dépistage maternel pas obligatoire, risque infection néonatale d autant plus élevé que la charge virale est importante Transmission sexuelle est rare 1. Sérologie de l hépatite C Il n existe pas de test pour mettre en évidence les anticorps anti-vhc de type IgM Ac anti-vhc de type IgG souvent absent en phase aiguë, leur présence ne permet pas de différencier un patient guéri d un patient porteur chronique Recherche ARN de l VHC par PCR Charge virale et étude du génotype si on envisage un traitement 2. Traitement Bien peser indication parfois traitement au stade hépatite aiguë Bithérapie : Interféron pégylé-ribavirine 50% des patients répondent Nombreux effets indésirables : Fièvre, nausées, diarrhées, anorexie, dépression Coût du traitement (25000 euros / an /patient) Transplantation hépatique stade cirrhose ou CHC parfois risque de rechute sur le greffon 3. Prévention Prévenir transmission Pas de vaccin Pas de sérothérapie F. Hépatite fulminante Virus B parfois en association avec virus D+++, autre cause la plus fréquente : les médicaments Encéphalopathie 3 stades : flapping, confusion, coma Troubles de l hémostase : TP<50%, diminution des facteurs de la coagulation notamment facteur V pouvant entrainer des symptômes hémorragiques Réanimation transplantation 5


Les hépatites virales chroniques B et C

 

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1 Les hépatites virales chroniques B et C Service d hépato-gastroentérologie CHU HASSAN II; Fès 6èmes journées médicales d Al Hoceima; Le
2 Introduction Problème majeur de santé publique dans le monde Principale cause de : - Cirrhose - Carcinome hépatocellulaire Progrès thérapeutique L hépatite virale B (HVB): vaccin L hépatite virale C (HVC): Pas de vaccin! 2
3 Les objectifs pédagogiques Avoir une idée sur l épidémiologie des hépatite virale B et C dans le monde et au Maroc Connaitre le bilan à demander devant la découverte des AC anti VHC et/ou un Ag HBs Avoir une idée sur les grandes lignes du traitement de l HVC et de l HVB Connaitre les indications du dépistage des hépatites virales B et C Connaitre les nouvelles recommandations sur la prévention de la contamination néonatale par le VHB 3
4 L hépatite virale C (HVC) L hépatite virale B (HVB) 4
5 HVC: virologie Virus à ARN 6 génotypes: 1,2,3,4,5,6 5
6 Epidémiologie: L OMS: 3 % de la population mondiale infectée par le virus de l HVC (170 millions de personnes) décès/an 6
7 Prévalence des Ac anti-vhc au Maghreb Journal Of Medical Virology
8 Répartition des génotypes du VHC au Maghreb Journal Of Medical Virology
9 Les facteurs de risque de transmission de l infection virale C : Les facteurs de risque de transmission du virus de l'hépatite C au Maroc sont : - La transmission nosocomiale : soins dentaires, injections parentérales - La transfusion sanguine avant La toxicomanie : rare 9
10 Autres modes de transmission Transmission sexuelle : rare Transmission mère-enfant : <3 % Liée à l importance de la CV, co-infection VIH Allaitement non CI Source inconnue : 30% des cas 10
11 HISTOIRE NATURELLE : HVC Guérison spontanée Forme minime 15% 25% 3%/an 85% 75% 20% HVC aigue Infection chronique HCA* cirrhose CHC exceptionnelle Clearance spontanée VHC 20 à 30 ans CHC *HCA: hépatite chronique active 11
12 Comment interpréter une sérologie VHC +? AC anti VHC + (ELISA 3 ème génération) ARN du VHC par PCR en temps réel - + Guérison infection 12
13 Quel est le bilan minimum à demander devant des Ac anti VHC+? Hémogramme: NFS-pq Bilan hépatique: ASAT, ALAT, GGT, PAL, Bil T et conjuguée Electrophorèse des protéines. Taux de prothrombine Créatinine sanguine, glycémie. ARN du VHC, génotypage du VHC AgHBs, Ac AntiHBc, Ac anti-hbs Echographie abdominale 13
14 Comment évaluer la fibrose hépatique Moyen invasif: *Ponction biopsie hépatique Moyens non invasifs: biologie (Fibrotest*); Fibroscan* 14
15 Ponction biopsie hépatique (PBH): score de METAVIR F0: pas de fibrose F1: fibrose minime F2: fibrose modérée F3: fibrose sévère F4: cirrhose 15
16 FibroTest Evaluation du degré de fibrose. Combinaison de 5 marqueurs sanguins: Alpha2 macroglobuline Haptoglobine Apolipoprotéine A1 Bilirubine GGT Poynard, Clin Chem 2004; 50:
17 FibroScan Plus le foie est dur, plus la fibrose est importante. Quantification de la fibrose hépatique, par mesure d élasticité, cette élasticité s exprime en Kilo Pascal (kpa). 17
18 Quels sont les objectifs du Traitement? Eradication du VHC (RVS*) Régression ou stabilisation histologique Prévenir la cirrhose et ses complications *RVS: réponse virale soutenue: ARN VHC toujours négatif 6 mois après l arrêt du TRT. 18
19 Le traitement standard de l HVC: bithérapie pégylée Interferon pegylé : une injection sous cutanée par semaine: Interferon pegylé alpha 2 a (pegasys): 180 µg/sem Ou interferon pegylé alpha 2b: viraferon peg: 1,5µg/sem Et ribavirine (voie orale): mg/kg/j Durée: 24 semaines (génotype 2 et 3) 48 semaines (génotype 1) Consensus France
20 Facteurs prédictifs de bonne réponse virologique Age jeune (<40 ans) Faible charge virale Génotype non 1 Réponse virologique rapide sous traitement Terrain génétique: IL28B (cc) 20
21 Traitement à la carte? Interferon-peg + ribavirine. Durée: 12 semaines à 72 semaines, en fonction de: génotype Le degré de fibrose hépatique la réponse virologique sous traitement EASL juin
22 L espoir: Les nouvelles molécules Anti-VHC Anti-protéases: o Telaprévir o Bocéprevir Anti-polymérase: 22
23 Résultats de la trithérapie (génotype 1): INFpeg+Ribaverine + antiprotéase (Telaprévir ou Bocéprivir ) Patients naïfs de traitement anti-vhc RVS* = 70-80% / + 30 % / traitement par «bithérapie standard» J0 S12 S24 S48 J0 S4 S28 S48 INF peg +Ribavirine INF peg +Ribavirine Telaprivir Bocéprivir * Réponse virologique soutenue AASLD
24 Les perspectives: l avenir est prometteur 100%? 80 % 60% 56% 50% 40% 30% 41% 39% 20% 16% 10% 6% 0% INF 6mois 1989 INF 12mois 1994 INF+ Ribavirine 1998 INF PEG 2000 INF PEG + Ribavirine 2001 Trithérapie Nouvelles molécules: Sans Interféron 24
25 Comment prévenir l infection par le VHC? Pas de vaccin! éviter la contamination de nouveaux malades: respect des règles universelles d hygiène Déclaration et suivi des accidents d exposition au sang Dépistage et traitement précoce des malades 25
26 SUJETS A DEPISTER Donneurs du sang, d organes ou de tissu Transfusion avant 1994 Hémodialysés Hémophiles Enfant de mère HCV +, partenaire sexuel Toxicomanes IV Patients VIH+ ou Ag HBs+ AASLD
27 L hépatite virale C (HVC) L hépatite virale B (HVB) 27
28 Virus de l hépatite B Core, HBc antigen SHBs HBs antigen LHBs POL 42 nm (Smallest known DNA virus) MHBs 2 types : Partially doublestranded DNA - Virus sauvage (AgHBe+) : 35% - Virus mutant pré-c (AgHBe -) : 65% 28
29 350 millions de personnes infectées par le VHB 1,1 million de décès par an Prévalence de l'aghbs Forte 8% Intermédiaire 2% to 7% Faible < 2% 29
30 Prévalence de l AgHBs au Maghreb Ezzikouri Liver Internatinal
31 Mode de transmission Voie parentérale : o post-transfusion : sang et dérivés (de plus en plus rare) o matériel souillé : toxicomanie,tatouage, acupuncture, matériel mal stérilisé, accidentel (personnel de santé : maladies professionnelles ) Voie sexuelle : HVB = IST +++ Voie verticale : mère enfant o trans-placentaire o périnatale +++ (% élevé de passage à la chronicité) 31
32 L infection par le VHB: histoire naturelle Contamination Hépatite aigue 70% asymptomatique 30% symptomatique 1% fulminant 90-95% 5-10% guérison HBsAg - Anti-HBs+ & HBc+ 70% HBsAg+ Infection chronique Hépatite chronique 30% 20% HCC (3-5%/year) Cirrhose Porteur inactif 32
33 Quel est le bilan à demander devant un AgHbs +? Ag Hbs, Ac antihbc Ig G et IgM, Ag He, Ac anti-hbe ADN du VHB par PCR en temps réel Ac anti HVC Ac anti HVD VIH1 et 2 TPHA, VDRL Bilan hépatique: ASAT/ALAT; GGT/PAL Echographie abdominale Fibroscan +/- 33
34 Ne pas se concentrer sur le malade et oublier son entourage et surtout le conjoint? 34
35 Qui dépister? Obligatoire : Donneurs de sang, d organes, de tissus ou cellules Femmes enceintes Malades candidats à une chimiothérapie Recommandé : Sujets contacts d un malade ayant une hépatite B Sujets ayant des facteurs de risque d infection : Transfusion sanguine Toxicomanie Exposition nosocomiale Prisonnier Partenaires sexuels multiples 35
36 Comment dépister? 3 tests à la fois: Antigène HBS Ac anti-hbc Ac anti-hbs HAS
37 Comment interpréter une sérologie VHB? Hépatite aigue Hépatite chronique Vaccin Guérison AgHBs Ac anti-hbs Ac anti-hbc Ig M Ac anti-hbc Ig G
38 EVOLUTION DE L HEPATITE CHRONIQUE B Réplication (ADN VHB) Porteur inactif ou Hépatite Chronique Active HBeAg - Activité (ALT, histologie) Réactivation ADN VHB foie + Tolérance immunirtaire AgHBs+ AgHBe+ ADNVHB: très élevé Transaminases:N Hépatite chronique active Hbe+ AgHBs+ AgHBe+ ADNVHB: élevé Transaminases: cytolyse Porteur inactif AgHBs+ AgHBe-, Ac-antiHBe+ ADNVHB<2000 UI/ml Transaminases:N 38
39 Quels sont les objectifs du traitement antiviral B? L idéal: séroconversion HBs Sinon: perte de l AgHBS Négativation de l ADN VHB Séroconversion Hbe (si Hbe+) Normalisation des transaminases EASL
40 Evolution du traitement antiviral B Peginterferon alfa-2a Lamivudine Entecavir Tenofovir Interferon alfa-2b Adefovir Telbivudine 40
41 Les analogues nucléot(s)idiques disponibles au Maroc: Nucleos(t)ide analogues Lamivudine Zeffix Adefovir Hepsera Entecavir Baracluse Telbivudine Sebivo Tenofovir 1400 DH/mois 2400DH /mois 5100DH/mois 1750DH /mois Pas d AMM Au Maroc
42 Interferon Comparaison Alfa Vs Nucleos(t)ide : INF alpha Analogue vs analogues Treatment Peg-Interferon alfa 2a Analogues Nucleos(t)idiques Voie d administration Sous cutanée Orale Durée du TRT Durée limitée ~ 12 mois TRT au long court Activité antivirale Perte de l AgHBs Mutants Resistants Modeste, effets immunomodulateur 1% to 4% après 1 an Pas de résistance Forte Rare, 0% to 1% après un an 0% to 25% après 1 an, en fonction de la molécule Effets secondaires Frequent Rare Cout/mois (DH) ~12000 ~
43 indication du Traitement Liée à l hôte: Age Transaminases Degré d atteinte hépatique Liée au virus: Charge virale Statut Hbe 43
44 Patients AgHBs+ ne devant pas être traités Porteurs inactifs AgHBe-; Ac anti-hbe+ ALAT normales ADN VHB <2000 UI/ml Échographie normale Immunotolérants AgHBe+ ALAT normales ADN VHB >10 7 UI/ml Échographie normale Age<30 ans Hépatite minime AgHBe+/- ALAT < 2N et/ou ADN VHB > 2000 UI/ml Activité < A2 et fibrose < F2 EASL 2009 EASL
45 Cas clinique : femme enceinte MmeF, 24 ans, G1P1, adressée pour Ag Hbs+ Pas d ATCDS pathologique notables Enceinte à24 SA Découverte lors du bilan de sa grossesse d une sérologie de l hépatite B positive Pas de plaintes, examen physique: normal 45
46 BILAN ALAT/ASAT=34/37 Ag Hbs (+), Ag Hbe (+), Ac anti Hbe (-), anti Hbc Ig G (+) DNA-VHB> 7 log UI/ml VIH, VHC, delat, syphilis: négatives Le conjoint: AgHBS -, AC antihbc +, AC antihbs+ 46
47 Risque de transmission verticale du VHB en fonction de statut Hbe de la mère et de la sérovaccination du n.né 47
48 Stratégie de la prévention de la transmission néonatale du VHB: Femme enceinte AgHbs+ Risque de transmission virale au fœtus pendant la grossesse et lors de l accouchement Diminution du risque de transmission si : Traitement par Lamivudine ou telbivudine ou Ténofovir à partir du 3 ème trimestre de la grossesse si ADN-VHB>7 log + vaccination active et passive du nouveau-né EASL
49 Objectif de l OMS: vaccination de l ensemble de la planète au début troisième millénaire 49
50 Conclusion Véritable défi à soulever! Dépister, diagnostiquer, contrôler et prévenir Programme national du lutte contre les hépatites virales: Gratuité du traitement antiviral C (RAMED): plan Vaccination antivirale B: dés la naissance (depuis 1999) Une collaboration entre médecins généralistes et spécialistes est indispensable pour améliorer la qualité de la prise en charge des patients. 50


Traitement des hépatites virales

 

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1 Traitement des hépatites virales Philippe Sogni Hépato-gatroentérologie gatroentérologie,, Hôpital Cochin et Faculté de Médecine Paris 5 Sogni 1
2 Hépatite chronique C Sogni 2
3 Prévalence en France des Ac.. anti-vhc Prévalence : 0,84 % porteurs 0,35% (0,19-0,65) 1,09% (0,66-1,81) 0,78% (0,50-1,23) 0,96% (0,35-2,64) 1,06% (0,68-1,66) 3 % de la population mondiale Sogni 3 Meffre et al. EASL2006 INVS 2005
4 Hépatite chronique C Décision thérapeutique 3 facteurs à prendre en compte Gravité de la maladie du foie Chances de guérison Contre- indications Effets secondaires Sogni 4
5 1 - Gravité de la maladie du foie Ponction biopsie hépatique Méthode de référence, mais : Invasive Coûteuse Biais d échantillonnage marqueurs non-invasifs de fibrose Sogni 5
6 Marqueurs non-invasifs de fibrose Marqueurs biochimiques FibroTest Forns FIB-4 ELF APRI Fibrometre Matrice extra-cellulaire Marqueurs physiques FibroScan Sogni 6
7 FibroTest Biopredictive IN SITU Liver Injury SERUM Alpha-2 macroglobuline Bilirubine totale Gamma GT ALAT Apolipoproteine A1 Scar Matrix Activated Stellate Cells Haptoglobine Imbert-Bismuth et al. Lancet 2001 Sogni 7
8 FibroTest en pratique FibroTest METAVIR F4 F3-F4 F3 F2 F1-F2 F1 F0-F1 F0 Sogni 8 Poynard et al. Comp Hepatol 2004
9 FibroTest Faux résultats r (n = 8524) Hemolyse (4.7%) Gilbert (1.4%) Médicaments Sepsis Inflammation Poynard et al. Clin Chem 2004 Sogni 9
10 FibroScan Sogni 10
11 Fibroscan : limites Ascite Espace inter-costal (enfants) Obésité Pace-maker? Sogni 11
12 Recommandations françaises (HAS - Décembre 2006) Pour l hépatite chronique C Sans autre maladie associée (alcohol, insulinr ) Pas de traitement antivhc 2 marqueurs non-invasifs : Biochimiques : FibroTest (le plus validé), autres (?) FibroScan Si concordance : pas de biopsie hépatique Sogni 12
13 VHC : Evaluation de la fibrose Hépatite chronique C FibroScan Tests biochimiques (FibroTest) Discordance ou VHC + autre PBH Concordance et VHC «isolé» (géno 2 ou 3) Décision thérapeutique Sogni 13
14 2 - Hépatite chronique C Réponse virologique prolongée=guérison virologique Multiplication virale (PCR qualitative) mois Traitement Réponse virologique prolongée Sogni 14
15 Hépatite chronique C Chances de guérison % IFN IFN + riba PEG-IFN + riba PEG-IFN + riba Tous génotypes Génotypes 1 et 4 Génotypes 2 et 3 Sogni 15
16 Résultats du traitement chances de guérison Génotypes Co-infection VIH Dose et durée suffisante du traitement Autres Sogni 16
17 Prédire la réponse avant le traitement Génotype Co-infection VIH 48 semaines de traitement Charge virale Cirrhose Co-morbidités : alcool obésité Sogni 17
18 Résultats du Traitement (RVP) Génotype 2 Génotype 3 Génotype 4 Génotype 1 CV faible Génotype 1 CV forte 80% 40% Sogni 18
19 Prédire la réponse pendant le traitement Réponse précoce Observance Sogni 19
20 Réponse virologique précoce* S12 Oui 81 % (n = 240) Peg-IFN + Ribavirine 80/80 (n = 151) RVP S72 67 % (n = 101) Génotype 1 (n = 298) Tous 57 % (n = 137) Non 19 % (n = 58) VPN = 98 % 2 % (n = 1) * Diminution de 2 log 10 de la charge virale ou PCR négative Fried et al. NEJM Sogni 20
21 3 - Effets secondaires du traitement Asthénie Syndrome pseudo grippal Céphalée Troubles digestifs Troubles cutanés Toux sèche Alopécie Anxiété, irritabilité Dépression, irritabilité Insomnie Troubles hématologiques (GR, GB, Plaquettes) Grossesse contre-indiquée (homme et femme) Sogni 21
22 Décision de traiter : Fibrose SYMPTOMES GENOTYPE MOTIVATION FIBROSE 2-4 POUR EFFETS SECONDAIRES TOLERANCE COÛT FIBROSE 0-1 CONTRE Sogni 22
23 Bithérapie : Interféron pegylé + ribavirine Interferon pegylé (injection SC x 1/semaine) : + Alpha 2a = Pegasys (Roche) Alpha 2b = Viraferon-peg (Schering-Plough) Ribavirine (cp matin et soir) : Copegus (Roche) Rebetol (Schering-Plough) Génotypes 1 ou 4 : 48 semaines de traitement Génotypes 2 ou 3 : 24 semaines de traitement Sogni 23
24 Bithérapie : Interféron pegylé + ribavirine Génotype 1 ou 4 Mauvais pronostic Génotypes 2 ou 3 Bon pronostic Pagasys* 180 µg/sem 180 µg/sem ViraféronPeg* 1,5 µg/sem 1,0 µg/sem Rébétol* ou Copégus* mg/j 800 mg/j Durée 48 sem 24 sem Sogni 24
25 Traitements associés Prise en charge d une consommation excessive d alcool Prise en charge d une co-infection VIH (médicaments, immunité ) Prise en charge d une insulino-résistance (diabète, obésité ) Vaccination antivhb Vaccination antivha Sogni 25
26 Hépatite chronique B Sogni 26
27 AgHBs + : Prévalence en France Prévalence : 0, 66 % porteurs 360 millions de porteurs chroniques dans le monde Sogni 27 Rapport INVS 2005
28 VHB : Médicaments disponibles Médicaments autorisés pour le VHB IFN et PEG-IFN Lamivudine Adéfovir Entécavir Telbivudine (ATU 2006?) Clévudine (ATU 2007?) Autres médicaments à activité anti-vhb Emtricitabine (FTC) Ténofovir FTC + Ténofovir Sogni 28
29 VHB : Médicaments avec AMM Analogues nucléosidiques ou nucléotidiques Lamivudine (Zeffix*) Adéfovir (Hepsera*) Entécavir (Baraclude*) But : virosuppression Risques : résistances Interférons pégylés Pégasys* But : séroconversion Risques : effets 2 Traitement «à vie» Traitement séquentiel Sogni 29
30 Hépatite chronique B Décision thérapeutique (1) 3 facteurs à prendre en compte Gravité de la maladie du foie Chances de guérison Contre- indications Effets secondaires Mais Sogni 30
31 VHB : décision thérapeutique (2) Pas de consensus Evolution par poussée (réactivation ) Co-infection VIH Médicaments Moins d effets secondaires pour analogues Mais résistances possibles Niveau de charge virale (4 5 log) Majorité des patients avec ADN-VHB pos et Ac antihbe pos (mutant pré-c) Sogni 31
32 Résistances du VHB Adéfovir et Lamivudine (%) % 53% 42% 24% 18% 0 2% 4% 1 an 2 ans 3 ans 4 ans Adéfovir Lamivudine D après Lai et al. CID 2003; Westland et al. Hepatology 2003; Angus et al. Gastroenterology 2003; Qi et al. EASL 2004 Locarnini EASL 2005 Sogni 32
33 Adéfovir dipivoxil chez les patients AgHBe négatifs : Résultats R à 5 ans Étude ouverte de cohorte, suivi à 5 ans des patients toujours dans l étude après 2 ans de traitement par adéfovir Réponse biochimique et virologique % % % 4 ans 69 % 5 ans ALAT normale 65 % 67 % ADN VHB < 3 log copies/ml Trois patients CHC à 5 ans 50 0 ADV (n = 123) Placebo (n = 62) Placebo (n=40) ADV (n = 80) ADV (n = 60) ADV (n = 70) ADV (n = 55) ADV (n = 70) ADV (n = 55) 0 S48 S96 S 144 S240 PBH PBH PBH PBH PBH Réponse histologique Activité Fibrose 4 ans 5 ans 4 ans 5 ans Aggravation Stabilisation Amélioration Résistance cumulée (rtn236t ou rta181v) Sogni 33 3 % 11 % Hadziyannis et al. AASLD 2005 % % 29 % 2 ans 3 ans 4 ans 5 ans
34 Efficacité à long terme de la Lamivudine Progression de la maladie % 21 % Placebo p = 0,001 9 % LAM % Survenue d un CHC p = 0,047 Placebo LAM 10 % 5 % 1 an 2 ans 3 ans Hépatites chroniques B sévères : - Placebo : n = Lamivudine (100 mg/j) : n = YMDD : n = 209 (49 %) - Virus AgHBe + : n = Résultats en ITT % 1 an 2 ans 3 ans Progression de la maladie Placebo 21 % YMDD 13 % 5 % Sauvage 1 an 2 ans 3 ans D après Liaw et al. N Engl J Med 2004 Sogni 34
35 Stratégies de vaccination en France 1982 : Recommandation vaccination groupes à risque 1991 : Vaccination obligatoire personnels de santé 1992 : Recommandation OMS vaccination nourrissons et/ou pré-adolescents dans les pays faible endémicité 1995 : Intégration dans calendrier du nourrisson (+ rattrapage des pré-adolescents pendant 10 ans) 2002 : Recommandation vaccination systématique enfants < 13 ans, en privilégiant vaccination des nourrissons (avis CSHPF 08/03/2002) Sogni 35
36 Conférence de consensus (Paris, Sept. 2003) - Recommandations Vaccination universelle des nourrissons Programme de rattrapage des enfants et adolescents Renforcement de la vaccination des sujets à risque Professionnels de santé Sujets avec partenaires sexuels multiples Toxicomanes Sujets contacts Contexte médical favorisant (dialyse) Sogni 36
37 Relance de la polémique (Sept. 2004) Vaccin VHB et affection démyélinisante Source Pays Ans N cas / n témoins Risque relatif (IC 95%) Pitié-Salpétrière France / 121 1,7 (0,8-3,7) à 2 mois 18 services de neurologie 1,5 (0,5-5,3) à 6 mois France / 407 1,8 (0,7-4,6) GPRD G.B / ,4 (0,8-2,4) à 2 mois 1,6 (0,6-3,9) à 12 mois Zipp et al. U.S.A / ,3 (0,4-4,8) à 6 mois Sadovnick et al. Canada / ,6 Ascherio et al. USA / ,9 (0,5-1,6) à 2 ans Confavreux et al. Europe en cross-over 0,67 (0,20-2,17) à 2 mois DeStefano et al. USA / 950 0,9 (0,6-1,5) Hernan et al. G.B / ,1 (1,5-6,3) Sogni 37
38 Vaccination contre le virus de l hépatite B et sclérose en plaques : état des lieux (Paris 9 novembre 2004) Rapport d orientation de la commission d audition (finalisé et rendu public le 24 novembre 2004) Sogni 38
39 Stratégies et actions Pertinence confirmée des stratégies préconisées en 2003 Nourrissons : vaccination universelle recommandée Enfants et pré-adolescent : programme de rattrapage Population à risque : Nouveau-né de mère Ag HBs + : séro-vaccination obligatoire Personnel de santé : obligation d immunisation Sujets à risque (situation ou comportement à risque): Tenir compte du bénéfice collectif et du bénéfice individuel En l absence de données définitives sur le risque de la vaccination, attention à l évaluation de son bénéfice chez les adultes issus de famille avec cas de SEP avérés, car susceptibilité familiale connue. Vaccination contre le virus de l hépatite B et sclérose en plaques : Rapport d orientation de la commission d audition (novembre 2004) Sogni 39
40 Vaccination contre l hépatite B Couverture vaccinale enfants 2004 France 28 % Belgique 65 % Allemagne 81 % Italie 95 % Espagne 97 % USA 92 % Papouasie Nouvelle Guinée 45 % Madagascar 61 % Algérie 81 % Maroc 95 % Tunisie 95 % Couverture vaccinale des enfants en France OO O1 O2 O3 O4 VHB BCG DTP Pol MCV Hib WHO-UNICEF estimates coverage Sogni 40

Y a-t-il une place pour un vaccin thérapeutique contre l hépatite B? H. Fontaine, Unité d Hépatologie Médicale, Hôpital Cochin

 

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1 Y a-t-il une place pour un vaccin thérapeutique contre l hépatite B? H. Fontaine, Unité d Hépatologie Médicale, Hôpital Cochin
2 Objectifs thérapeutiques Inhibition de la réplication virale Négativation de l Ag HBe activité nécrotico-inflammatoire Apparition de l AC HBe fibrose Négativation de l Ag HBs prévalence de la cirrhose Apparition de l AC HBs prévalence de ses complications
3 Aspects thérapeutiques des hépatites B L'hépatite B est immuno-médiée Traitements antiviraux Traitements immunomodulateurs Lamivudine Adéfovir Tenofovir Entécavir Emtricitabine (FTC) Interféron ron-α Transfert passif d'immunité Vaccinothérapie Immunostimulation Thymosine GM-CSF Polyadenur Interleukine 12
4 Stratégies chez les patients naïfs Monothérapie Interféron pégylé Analogue nucléot(s)idique (ténofovir, entécavir) EASL CPG. J Hepatol 2012;57:
5 Quand arrêter un traitement antiviral par AN? AgHBe positif AgHBe négatif Séroconversion AgHBe-/anti-HBe+ Pas de séroconversion Arrêter le traitement 12 mois après la séroconversion Continuer le traitement Traitement àlong terme par Ténofovir ou Entécavir Evaluer l arrêt du traitement après la séroconversion AgHBs (AgHBs négatif, Anti-HBs > 100 IU/L) Cornberg M et al. Z Gastroenterol EASL CPG. J Hepatol 2012;57:
6 Hétérogénéité des essais vaccinaux Population : -effectif -patients traités ou non (analogues, durée, début par rapport à la vaccinothérapie) -en période de réplication ou non (seuil) -cytolyse biologique ou non (seuils) -statut Ag HBe Vaccin -gènes codés -voie d administration -adjuvant -dose par injection -schémas thérapeutiques Groupe contrôle Objectifs -virologiques (seuils) -sérologiques -biologiques (seuils) -combinés -terme du suivi
7 Essais thérapeutiques : vaccins protéiques Vaccination standard : 32 patients ADN VHB+ GenHevacB 20µg x 3 (S0, 4, 8, 12, 16) ADN VHB -chez 12 (37.5%) Pol et al Lancet 1994; 344: 342 Vaccin anti-hbs : 14 patients ADN VHB+ 60 µg Ag HBs, 38 µg HBIG (S0, 3, 6) ADN VHB -chez 9 (64.3%) Wen et al. Lancet 1994; 345: 1575 Genhevac vs Recombivax vs pas de vaccin puis IFN 5MUI x 3, 6 mois : 118 patients ADN VHB+ (M0, M1, M2, M6, M9, M12) ADN VHB-chez 26 vs 26 vs 33 % (NS) Séroconversion HBe : 19 vs 25 vs 13 % (NS) Pol S et al. J Hepatol 2001
8 RBM : 1 er essai vaccination ADN 1 inj. vaccin 2 inj. vaccin 3 inj. vaccin 4 inj. vaccin (rappel) Essai ouvert, phase I, 10 patients infectés par une souche LAM-R vaccin prés2/s S-6 S0 S8 S16 S40 S44 S46 S48 S60 S72 étude immuno étude immuno étude immuno étude immuno S Tolérance : satisfaisante -Efficacité virologique chez 2 patients et sérologique : Ac HBe chez 1 patient -Efficacité immunologique : Réponses cellulaires prolifératives aux protéines d enveloppe (Ag HBs) Réponses induites chez 2 patients Réponses cellulaires IFN-γ spécifiques des peptides pré-s2 et S, après stimulation
9 Phase II - VACADN HB02 Phase I/II, multicentrique randomisée chez 70 patients Ag HBs + et ADN indétectable pendant un traitement par AN depuis au moins 1 an Sans co-infection, ni maladie auto-immune Years Antiviral treatments Weeks Treatment cessation HBV DNA Efficacité : -virologique -échappement -réactivation -sérologique CHB patients HBV DNA < 12 IU/ml ALAT < 5xN No vaccine 36 patientsin control group pcmv-s2.s DNA vaccine 34 patients from vaccine group Immunological assessments ATG ATG 44 Vaccine injections pcmv-s2.s ayw plasmid CMV pres2 S HBV UTR Middle envelope protein (PreS2+S) Small envelope protein (S)
10 Caractéristiques initiales Vaccine Control (n=34) (n=36) Hommes 22 (65%) 31 (86%) Age (années) 49.3 ( ) 46.3 ( ) Période de contamination (n=30) (n=29) Néonatale ou dans l enfance 17 (57%) 13 (45%) Ancienneté du traitement par AN (n=30) (n=32) (années) 4.5 ( ) 6.7 ( ) ALAT (UI/ml) 29.5 ( ) 28.0 ( ) AgHBe - / AcHBe + 28 (82%) 25 (69%) AgHBe - / AcHBe - 3 (9%) 6 (17%) AgHBe + / AcHBe - 3 (9%) 5 (14%)
11 Tolérance -Pas d AES ni de grade 4 liés à la vaccination -97 réactions locales (22% grade 2) dont 65% douleurs au point d injection -167 réactions systémiques (33% grade 2, 2% grade 3) dont 25% d asthénie -sans différence entre les 2 groupes Effets secondaires grade 3-4 non liés au vaccin Vaccine Control Sub iléus 0 1 Hépatite cytolytique 3 2 Hépatite A 0 1 Fracture de la cheville 1 0 Hypophosphatémie 1 1 Glomus tumour à S48, 3 à S56, 1 à S60, sans insuffisance hépatique -un carcinome hépato-cellulaire diagnostiqué à S48 dans le groupe vaccin
12 Efficacité virologique (1) Vaccin (n=34) Contrôle (n=36) Echec virologique à S72 (p=1.0) 33 (97%) 35 (97%) Réactivation après l arrêt du traitement 27 / / 26 Echappement virologique entre S0 et S Progression de la maladie entre S0 et S Pas d arrêt des traitements ou reprise par erreur 1 7
13 Efficacité virologique (2) Proportion of patients in success (a) Efficacité virologique (absence de survenue d échappement ou de réactivation) 100% 90% 80% 70% 60% 50% 40% 30% 20% 10% Nb of patients Reactivation Censored Vaccine Log Rank P-Value : Vaccine (96.6%) 1 (3.4%) Control Control (96.3%) 1 (3.7%) 0% 0% Days from stop of analogues Patients at risk Patients at risk Vaccine Control %de pts with HBV-DNA above limit (b) Pourcentage de patients avec un ADN VHB détectable après la reprise des analogues 100% 90% 80% 70% 60% 50% 40% 30% 20% 10% Nb of patients DNA-VHB < limit Censored Log Rank P-Value : Days from re-start Vaccine (88.9%) 3 (11.1%) Control (87.5%) 3 (12.5%) Vaccine Control Pente = 0,08 log 10 UIL/jour
14 Conclusions 1. Vaccinothérapie bien tolérée 2. Efficacité immunologique 3. Sans efficacité clinique -Homogénéiser les critères des études pour leur comparaison -Modifier les schémas vaccinaux -Besoin médical non rempli actuel = éviter les réactivations à l arrêt des analogues

Diagnostic des Hépatites virales B et C. P. Trimoulet Laboratoire de Virologie, CHU de Bordeaux

 

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1 Diagnostic des Hépatites virales B et C P. Trimoulet Laboratoire de Virologie, CHU de Bordeaux
2 Diagnostic VHC
3 Dépistage: pourquoi? Maladie fréquente (Ac anti VHC chez 0,84% de la population soit sujets), potentiellement grave et méconnue. responsable de 6000 cirrhoses par an décès par an. Traitement efficace avec disparition possible du virus. Réseau Hépatite C Aquitaine
4 Dépistage: qui? Dépistage des groupes à risque: Toxicomanes Transfusés avant 1992 Hémodialysés Sujets VIH Population carcérale Ainsi que tout patient présentant une cytolyse chronique+++ Réseau Hépatite C Aquitaine
5 Une sérologie pourra être proposée pour: Les conjoints et partenaires sexuels, Les enfants, Les enfants de mère VHC+. Ce test sera proposé non pas pour dépister mais pour rassurer. Réseau Hépatite C Aquitaine
6 Le diagnostic des infections par le VHC repose, comme celui de toute infection virale, sur 2 types de tests: Les tests indirects: mise en évidence des anticorps dirigés spécifiquement contre le virus (= tests sérologiques) Les tests directs: mise en évidence des constituants de la particule virale (= tests de biologie moléculaire permettant l étude de l ARN VHC)
7 Marqueurs indirects 1. Tests de détection des anticorps anti-vhc Utilisation des tests ELISA Sensibilité 97% pour les tests de 3 ème génération Sensibilité satisfaisante chez: Hémodialysés Sujets infectés par le VIH, en l absence d immunodépression profonde Anticorps peuvent être indétectables malgré l existence d une réplication virale si: Immunodépression profonde (quelle qu en soit la cause) Toujours contrôler par un 2 ème test différent du 1 er sur un autre prélèvement
8 Marqueurs directs 2. Tests de mesure de la charge virale 2 types de techniques utilisées: Techniques d amplification de la cible: PCR en temps réel Techniques d amplification du signal: méthode des «ADN branchés» (ou bdna) La Spécificité de ces tests est de l ordre de 98% à 99% Privilégier les tests de PCR temps réel très sensibles (seuil de détection UI/ml)
9 Quantification ARN VHC UI/ml Utiliser la même technique pour un même patient Cobas Amplicor HCV Monitor v2.0 Versant HCV RNA 3.0 (bdna) Cobas TaqMan HCV Test (Roche) Abbott Real-Time HCV Assay (Abbott) Non treated hepatitis C
10 Hépatite aiguë ARN anti-vhc + ALAT symptômes sem// Réseau Hépatite C Aquitaine
11 Hépatite aiguë chronique ARN anti-vhc + ALAT symptômes // Réseau Hépatite C Aquitaine
12 Diagnostic de l hépatite C aiguë Suspicion d hépatite C aiguë Ac anti- VHC (-) (ELISA) et ARN-VHC (+) (test moléculaire) 1 à 2 semaines après exposition Ac anti- VHC (+) (ELISA) Hépatite aiguë C CONFIRMEE 3 à 6 semaines après l apparition d ARN VHC (+) Ac anti- VHC (-) (ELISA) et ARN-VHC (-) (test moléculaire) Hépatite aiguë C hautement IMPROBABLE Ac anti- VHC (+) (ELISA) et ARN-VHC (+) (test moléculaire) Hépatite aiguë C Hépatite aiguë d autre cause survenant chez un porteur chronique VHC
13 Diagnostic de l hépatite C chronique Suspicion d hépatite chronique C Ac anti- VHC (+) (ELISA) ARN-VHC (+) (test moléculaire) Hépatite chronique C CONFIRMEE
14 Diagnostic VHB
15 Dépister: pourquoi? Maladie fréquente : 0,65% de la population en France Ag HBs personnes porteuses chroniques Risque d évolution vers : Cirrhose Cancer primitif du foie Traitements : Diminuer la multiplication virale Contrôler la progression de la fibrose
16 Dépister: qui? Obligatoire : Donneurs de sang, d organes, de tissus ou de cellules Femmes enceintes Recommandé : Sujets contacts d un malade ayant une hépatite B Sujets ayant une augmentation des transaminases Sujets ayant des facteurs de risque d infection Transfusion sanguine Toxicomanie Exposition nosocomiale Prisonnier Migrant, zone d endémie Partenaires sexuels multiples VIH
17 Marqueurs VHB Ag HBs Marqueur d une infection en cours Infection chronique si persiste au delà de 6 mois Ag HBe Indique une réplication active Absent chez les mutants AgHBe négatif AC Anti-HBc totaux Indique un contact avec le VHB AC anti-hbs = protection Guérison associés aux AC anti-hbc Vaccination AC Anti-HBe Indique en général l absence de réplication Présent chez les mutant Ag HBe négatifs ADN VHB Marqueur de réplication Keeffe EB, et al. Clin Gastroenterol Hepatol. 2004;2:
18 Quantification ADN VHB Utiliser une même technique pour un même patient
19 Dépistage et diagnostic de l hépatite B Les marqueurs sont utiles lors: du dépistage. du diagnostic d une hépatite aiguë du diagnostic et de la prise en charge thérapeutique d une hépatite chronique Chevaliez S. Pawlotsky JM. Dépistage et diagnostic des hépatites B et C. La Revue du Praticien. 2005; 55 : Anaes, Février Diagnostic et suivi virologiques des hépatites virales. Gastroenterol Clin Biol ; 27 :
20 Comment dépister? Un test : Antigène HBs
21 Hépatite B aiguë Phase pré ictérique 7 jours Incubation 10 sem. Symptomes 2 sem.-3 mois Convalescence Guérison Ig G anti-hbc Ag HBs Ig M anti-hbc Ac anti-hbs Ag HBe Ac anti-hbe ADN VHB Mois Années
22 Diagnostic d une Hépatite B aiguë - Ag HBs + - Ac anti-hbc Ig M +
23 Hépatite B chronique Immune tolerance Immune clearance Inactive phase Reactivation Ag HBs Ig G anti-hbc Ag HBe Ac anti-hbe ADN VHB ALAT Months Years
24 Diagnostic d une Hépatite B chronique - Ag HBs + - Ac anti-hbc totaux + - Ac anti-hbs négatif Intérêt des marqueurs de réplication virale
25 Dépistage et diagnostic de l hépatite B, en pratique: Marqueurs pronostiques et de suivi du traitement de l hépatite chronique B: Ag HBe/Ac anti-hbe ADN VHB quantitatif Ag HBs/Ac anti-hbs Chevaliez S. Pawlotsky JM. Dépistage et diagnostic des hépatites B et C. La Revue du Praticien. 2005; 55 : Anaes, Février Diagnostic et suivi virologiques des hépatites virales. Gastroenterol Clin Biol ; 27 :
26 - Guérison: - Ac anti-hbs + (80% à 5 ans) - Ac anti-hbc totaux + - Vaccination: - Ac anti-hbs +
27 Hépatites B et C Tests rapides d orientation diagnostique
28 Pourquoi développer les tests rapides Améliorer le dépistage des hépatites virales Réduire la morbi-mortalité associée aux complications des hépatites chroniques Réduire la transmission virale dans des populations à risque Faciliter l accessibilité aux structures de soins de certaines populations (marginalisées, sans protection sociale) Promouvoir la vaccination contre le VHB Permettre l accès au traitement dans les PED D après S. Chevaliez
29 Caractéristiques du test idéal A = Affordable (financièrement accessible) S = Sensitive S = Specific U = User-friendly (facile à réaliser en un minimum d étapes) R = Robust & Rapid (stockage à RT et résultats < 30 mn) E = Equipment-free D = Delivrable to those who need them Kettler et al. WHO Special Programm for REsearch and Training in Tropical Disease (WHO/TDR) 2003 D après S. Chevaliez
30 Tests de diagnostic rapide (TDR, définition européenne): - dispositif diagnostique médical utilisable de façon unitaire (ou en petite série) - Résultat rapide < 1 heure - Ne nécessitant pas de procédure automatisée - Possibilité de rupture de la chaine du froid Matrices biologiques: - Sang total (capillaire) - Salive (liquide craviculaire) Intérêt du buvard (DBS) D après S. Chevaliez
31 Principe des TDR Tes t Contrôle
32 Test simple à réaliser exemple du système OraQuick HCV (OraSure) D après S. Chevaliez
33 Détection des Ac anti-vhc Système OraQuick HCV (OraSure) Détection plus précoce de l infection VHC, en moyenne 4,9 jours avant le test ELISA D après S. Chevaliez
34 Système OraQuick HCV Aux Etats-Unis, autorisation de la FDA depuis Juin 2010 pour la détection des Ac anti-vhc à partir de sang total veineux chez les individus (>15 ans) à risque d infection VHC et/ou signes cliniques d hépatite En France, marquage CE depuis 2008 pour la détection des Ac anti-vhc à partir des 5 matrices (sérum, plasma, sang total veineux et capillaire, fluide buccal) chez les individus (> 11 ans) à risque d infection VHC et/ou signes cliniques d hépatite (distributeur Meridian Bioscience) D après S. Chevaliez
35 Limites de l utilisation des TDR sur sang total ou salive Manque de sensibilité: - Hémolyse des globules rouges - Dilution entrainée par la présence des globules rouges - Faible quantité d Ac au niveau du liquide craviculaire - Test réalisé à température ambiante - Temps de réaction raccourci Manque de traçabilité Coût de revient généralement élevé
36 Et pour l infection VHB TDR pour la détection de l Ag HBs à partir de sérum, plasma (± sang total) - Nombreuses trousses disponibles * Determine HBsAg Assay (Inverness Medical Professional Diagnostics) * VIKIA HBsAg (BioMérieux) * Virucheck HBsAg (Orchid Biomedical Systems) * Cypress HBsAg Dipstick (Cypress Diagnostics) * Hexagon HBsAg (Human GmbH) - Trousse en développement * DRW-HBsAg Assay (Diagnostics for the Real World) From
37 Performances analytiques des TDR pour la détection de l AgHBs D après S. Chevaliez
38 Performances analytiques de la trousse DRW-HBsAg Assay v1.0 D après S. Chevaliez
39 Conclusions Les TDR appliqués aux hépatites virales sont en pleine expansion Les résultats sont prometteurs pour le dépistage de l infection par le VHC à partir de la salive (Technologie OraQuick) mais on attend une évaluation des performances et une définition des stratégies d utilisation (2 ème semestre 2012)

Co-infection HVB HVC CO-infection VIH HVB et HVC

 

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1 Co-infection HVB HVC CO-infection VIH HVB et HVC Abdelfattah CHAKIB Faculté de médecine et de pharmacie de Casablanca Service des maladies infectieuses, CHU Ibn Rochd XI émes Journées scientifiques de l A.G.E.R.T 22 juin 2013, Marrakech
2
3 Pourquoi une personne peut être infectée par plusieurs virus? Les virus ( VHA,VHB, VHC, VHD, VIH ) appartiennent à des familles différentes Il n y a pas d immunité croisée Les virus se partagent certains modes de transmission Facilitation de l entrée de certains virus par d autres Les sérologies HIV, HVB, HVC et un titrage de l Ac Hbs doivent être systématiquement demandées en cas découverte d une hépatite B, C ou d une infection VIH
4 Quelles sont les conséquences de la co-infection? Diagnostic Histoire naturelle Traitement Évolution Clinique Aggravation Interactions des antiviraux cirrhose Plus rapide Biologique Aggravation hépatopathie cancer Plus fréquent Toujours tenir compte d une infection pour gérer l autre
5 Co-infection hépatites virales A-B A-C B-C B-D
6 Co-infection VHB VHC
7 Épidémiologie VHC 170 millions VHB 350 millions VHC + VBH? Porteurs Ag Hbs : séroprévalence VHC : 5% - 30 % Patients HVC : séroprévalence VHB : 2% - 10 %
8 Transmission VHB Parentérale (7 j ) Sexuelle : % Verticale : % Horizontale: Famille : 5 % Institutions : 40 % Nosocomiale : 30 % Toxicomanie Dialyse HSH Vacc HVB : oui Vacc HVC : non VHC Parentérale ( 16 h ) Sexuelle : très rare Verticale : 5 % 15 % si VIH + Horizontale Nosocomiale : 3 %
9 Interactions virologiques entre VHB et VHC Foie: même tropisme Foie : même site de réplication sans interférences au niveau de l hépatocyte Bellecave P, Gouttenoire J, Gajer M, Brass V, Koutsoudakis G, Blum HE, et al. Hepatitis B and C virus coinfection: a novel model system reveals the absence of direct viral interference. Hepatology 2009;50:46 55 Inhibition réciproque de la réplication du VHB et VHC Core du VHC et NS5A inhibent le VHB? J Gastroenterol Hepatol 2008;23: Curr Hepat Rep 2010;9:
10 hépatite aigue VHC/VHB Co-infection aigue VHB + VHC Très rare et rarement documentée Surtout après AES, transfusion ou chez UD IV Hépatite fulminate et subfulminate ( 12 % ) Surinfection aigue du VHB par le VHC Diagnostic retardé: apparition tardive des Ac Intérêt de l ARN VHC chez porteur chronique VHB Au cours de la surinfection, une diminution transitoire voire disparition de ADN VHB souvent constatée avec parfois séroconversion HBe, voire Hbs Hépatite fulminate : 3 % - 23 % avec mortalité à 10%
11 hépatite aigue VHC/VHB (2 ) Surinfection aigue du VHC par le VHB Charge virale VHC diminue et devient parfois indétectable Séroconversion Hbe est plus rapide
12 hépatite chronique VHC/VHB Profils virologiques AgHBe négatifs dans plus de 85 % Profil le plus fréquent : «réplication VHC active- réplication VHB inactive» Surveillance trimestrielle de la charge virale VHC et VBH pendant 6 à 12 mois Suivi au long cours de la sérologie HVB : clairance de l Ag HBs est le double par rapport au monoinfecté Sévérité de la maladie hépatique Lésions hépatiques plus sévères Prévalence de la cirrhose : 1 fois et demi Risque accru de carcinome hépatocellulaire Hépatite B occulte Donato F, Boffetta P, Puoti M. A meta-analysis of epidemiological studies on the combined effect of hepatitis B and C virus infections in causing hepatocellular carcinoma. Int J Cancer 1998;75:
13 Infection occulte B et HCV chronique Etiologies Taux faible AgHBs ou fixation à un Ac Infection B «résolue» Mutations du gène S codant pour les protéines HBs (G145R) ou mutation du gène de polymérase Freinage ou masquage de la réplication du VHB par le VHC
14 Co-infections occulte B et C : Ø Description plus récente Ø 76 patients avec lésions hépatiques Ø AgHBs,anti-HCV, ADN-HBV,ARN-HCV négatifs Ø Recherche ADN-VHB et ARN-VHC intra-hépatiques
15 Traitement de la co-infection VHB VHC
16 Traitement de la co-infection VHB VHC
17 Traitement de la co-infection VHB / VHC HVC traités SVR comparable monoinfecté Risque de réactivation du VHB en cours ou après clairance du VHC Traiter la réactivation par Inhibiteurs nuclélosidiques ou nucléotidiques ( C2 ) Majoration de la neuropathie par l association Telbivudine et Peg Interféron
18 Co-infection hépatites virales VIH
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20 Co-infection VHB VIH
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22 Épidémiologie Prévalence HVB chez HIV : 10 fois élevée Infection chronique HVB chez HIV : 6-10 % ( Europe et USA ) Au Maroc : 5,2 % ( 503 patients) Algérie : 6 %, Tunisie: 40 % Variable en fonction des groupes Héterosexuels : 4-6 % Homosexuels masculins: 9-17 % UD IV : 7-10 %
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24 Physiopathologie Influence VHB sur VIH Pas d impact chez patients traités ou non Retard de réascension des CD4 qui n augmente pas le risque de progression vers Sida Influence VIH sur VHB Guérison spontanée : 60 % Augmente réplication du VHB Augmente risque évolution vers chronicité HVB et cancer Augmente taux de réactivation Diminue taux clairance Ag Hbe Diminue l activité necroticoinflammatoire chez les patients non traités Risque de décès augmenté chez les co-infectés VIH- VHB Chez le patient co-infecté VIH VHB : il faut prescrire précocement un traitement ARV efficace sur le VHB
25
26 impact de l immunorestauration sur l hépatite B ARV Restauration immunitaire Contrôle de la réplication VHB ou Aggravation des lésions hépatiques Si CD4 < 200 et Accélération des lésions hépatiques
27 impact des antiretroviraux sur l hépatite B Prolongement de la vie Hépatotoxicité Restauration immunitaire Interaction ARV Antiviraux VHB Augmentation du survie Contrôle de la réplication VHB ou Aggravation des lésions hépatiques Si CD4 < 200 Évolution de l hépatite et Accélération des lésions hépatiques
28
29 Causes des élévation des ALAT après initiation d un traitement ARV Hepatotoxicité des ARV Résistance du VHB aux antiviraux Arrêt des ARV chez des patients non observant Surinfection par le VHD Contrôle de la réplication virale B Continuer le traitement : L ALAT se normalise 4 à 12 semaines
30
31 Co-infection VHC VIH
32 Epidémiologie de l infection VHC et VIH au Maroc VHC au Maroc VIH au Maroc 6000 cas Sida séropositifs Agadir puis Marrakech
33 Epidémiologie 25 % des personnes VIH + sont VHC + Prévalence VHC-VIH chez VIH contaminés par: Toxicomanie : 92 % voie hétérosexuelle : 8 % voie homosexuelle : 3 % En France : diminution chez Toxicomanes augmentation chez homosexuels :13 à 23 % Au Maroc : 503 VIH + : 5, 4 % sont VHC
34 Conséquences significatives de l infection VIH sur l infection VHC
35 Histoire naturelle L infection par le VIH aggrave le pronostic de l infection VHC ü Progression plus rapide vers la fibrose ü Risque d évolution vers la cirrhose: 2 à 5 fois ü VIH: facteur de risque d évolution vers carcinome hépatocellulaire chez le jeune ( surtout si immunodépression profonde ) La mortalité chez les co-infectés VIH-VHC augmente
36
37 Cirrhose VHC chez VIH L infection VIH réduit la survie des patients co-infectés cirrhotiques après la survenue d un premier épisode de décompensation hépatique Pineda Ja et al, Hepatology 2005, 41:
38 CHC sur cirrhose VHC avec et sans VIH Coinfecté VIH/VHC Découvert stade avancé Patients plus jeunes Survie moins bonne
39 Le traitement ARV aggrave la fibrose hépatique
40
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44 Traitement de la co-infection VIH/VHC par bi-thérapie
45
46 Efficacité de trithérapie dans co-infection VHC VIH
47 2012 Annual CCO HIV and Hepatitis C Symposium clinicaloptions.com EACS Guideline Recommendations for Use of PegIFN in HCV/HIV-Coinfected Pts European AIDS Clinical Society HIV Treatment Guidelines, 2011, Version 6.0.
48 Ne jamais associer Ribavirine avec : Zidovudine ( AZT ) : Retrovir, Combivir anémie par insuffisance médullaire Didanosine ( DDI ) : Videx Cytopathie mitochondriale, pancréatite aigue Stavudine ( Zerit ) : Cytopathie mitochondriale
49 Traitement de l hépatite C en cas de coinfection VIH -VHC Pas de fibrose ou fibrose minime Génotype 2, 3 ou 4 : Peg INF/ RBV Génotype 1, IL28B CC : Peg INF/ RBV Autres patients : traitement ARV pas d alcool, BMI normal Attendre les nouvelles molécules
50 SVR p< AIDS 2010! p= % 81% 75% p=0.001 p= % 67% 38% 30% 25% CC CT/TT CC CT/TT CC CT/TT CC CT/TT All HCV-1 HCV-3 HCV
51 Traitement de l hépatite C en cas de coinfection VIH -VHC Fibrose modérée ou sévere Génotype 2, 3 ou 4 : Peg INF/ RBV Génotype 1: Boceprevir ou Telaprevir + Peg INF/ RBV
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55
56 2012 Annual CCO HIV and Hepatitis C Symposium clinicaloptions.com DHHS Recommendations on Use of BOC or TVR in Gt 1 HCV/HIV Coinfected Pts DHHS Guidelines March
57 2012 Annual CCO HIV and Hepatitis C Symposium clinicaloptions.com Summary of Boceprevir Drug Drug Interactions With Antiretrovirals
58 2012 Annual CCO HIV and Hepatitis C Symposium clinicaloptions.com Summary of Telaprevir Drug Drug Interactions With Antiretrovirals
59
60
61 Gastroenterology, 2011 :
62 Prévention chez VIH + Dépistage annuel VHB et VHC surtout si toxicomane ou ayant des comportements à risque ( Elisa ou ARN VHC si CD4< 100) Vaccination anti-vhb Abstention : Alcool, tabac et haschich Pas de conduite sexuelle à haut risque
63 Vaccination des personnes co-infectées HVC-HVB Vaccination anti-vha Si sérologie HVA négative HVC-HIV Vaccination anti-vhb Si Ac Hbs < 10 U HVB-HIV Vaccination anti-vha Si sérologie HVA négative

Actualités sur le Virus de l'hépatite C

 

Transcription

1 CBP CHRU Lille Actualités sur le Virus de l'hépatite C 2.0 ANNE GOFFARD UNIVERSITÉ LILLE 2 DROIT ET SANTÉ FACULTÉ DES SCIENCES PHARMACEUTIQUES ET BIOLOGIQUES DE LILLE 2012
2 Table des matières I - Épidémiologie des infections à VHC 5 A. Hépatite C dans le monde... 5 B. Modes de transmission du VHC... 5 II - Virus de l'hépatite C 7 A. Structure de la particule virale Variabilité du VHC... 8 III - Présentations cliniques des infections par le VHC 9 A. Tableaux cliniques des hépatites chroniques à VHC...9 IV - Diagnostic et suivi des infections par le VHC 11 A. Dépistage de l'infection par le VHC B. Bilan préthérapeutique...12 C. Évaluation des traitements V - Hépatite C : l'ère des trithérapies 15 A. Avant 2011 : bithérapie anti-vhc Traitement très lourd! Limites de la bithérapie B. en 2011 : début des trithérapies Trithérapie avec Bocéprévir Trithérapie avec Télaprévir Pharmacologie Limites virologiques C. Et les essais continuent...19 Conclusion 21 3
3 Épidémiologie des I - infections à VHC I C'est une pandémie Le virus est présent sur l'ensemble de la planète. A. Hépatite C dans le monde L'hépatite C dans le monde Cette pathologie est un problème important de santé publique puisque environ 170 millions de personnes sont infectées dans le Monde. Prévalence du VHC dans le monde en 2004 Hépatite C en France En 2004, selon InVS, personnes portent des anticorps anti-vhc. 65% vivant avec le VHC ref : 5
4 Épidémiologie des infections à VHC B. Modes de transmission du VHC Le VHC se transmet principalement par voie parentérale : Usage de drogue intraveineuse : - Surtout depuis la fin des années 60 - Incidence annuelle : nouveaux cas /an en rapport avec la toxicomanie Transfusion de produits Transmission parentérale sanguins : - Surtout avant Risque résiduel fin 2000 : 1 cas / dons soit 5 hépatites post transfusionnelles /an En France, autres modes de contamination sont décrits mais minoritaires : Piercings et tatouages Sexuelle : rare, surtout en cas de co-infection avec le VIH. Mère-enfant : - 5 à 10 % en l'absence de co-infection VIH - 20 à 30 % en cas de co-infection VIH 6
5 Virus de II - l'hépatite C II A. Structure de la particule virale Famille des Flaviviridae, genre Hepacivirus Virus enveloppé ARN simple brin Schéma de la particule du VHC Organisation du génome du VHC 1. Variabilité du VHC Notion de génotypes : séquençage de la région 5'NC ou région NS5B Génotypes 1 à 6, sous-types a, b, c... 7
6 Virus de l'hépatite C Génotypes = marqueurs de sensibilité aux interférons : - G1 et G4 = IFN ± - G2 et G3 = IFN +++ 8
7 Présentations III - cliniques des infections par le VHC III VHC = hépatites chroniques Hépatites aiguës voire fulminantes = RARE Guérison spontanée = 15 à 45% des patients A. Tableaux cliniques des hépatites chroniques à VHC Incubation de 7 à 21 jours Evolution des infections par le VHC L'évolution de l'infection par le VHC, en l'absence de traitement, se fait vers la cirrhose hépatique, l'insuffisance hépatique et éventuellement le cancer hépatocellulaire. Cette évolution est liée à la réplication virale permanente dans les hépatocytes qui entraîne une lyse continue des hépatocytes et une inflammation chronique du foie. 9
8 Diagnostic et IV - suivi des infections par le VHC IV Le dépistage est sérologique, le suivi est moléculaire. A. Dépistage de l'infection par le VHC Dépistage ELISA /- Confirmation ELISA 2 ou qpcr préthérapeutique SNP IL28B qpcr génotypage Graphique 1 Stratégie de diagnostic des Infections chroniques à VHC Face à une suspicion d'hépatite à VHC, on doit pratiquer de la façon suivante : dépistage du VHC par sérologie. Si le résultat de la sérologie est positif ou douteux : confirmation sérologique 11
9 Diagnostic et suivi des infections par le VHC sur un nouvel échantillon. Si le résultat de la sérologie confirme la présence d'anticorps anti-vhc, il faut affirmer la présence du virus chez le patient : - recherche du génome viral dans le sérum par RT-PCR quantitative. B. Bilan préthérapeutique Bilan des lésions tissulaires hépatiques - A partir d'une ponction-biopsie hépatique (PBH) - Détermination du score Metavir qui mesure la fibrose et l'inflammation hépatiques. Bilan virologique : - génotype viral, - quantification ARN viral plasmatique Bilan génétique : - génotypage du gène IL28B Polymorphisme du gène IL28B Polymorphisme du gène IL28B: CC/CT/TT Caucasiens : 37% CC Hispaniques : 29% CC Afro-américains : 14% ref : Lai et Afdhal, Hepatology 2012 C. Évaluation des traitements Réponse virale prolongée = RVP = ARN viral indétectable 6 mois après l'arrêt du traitement. Rebond virologique : ARN viral indétectable pendant le traitement et se positivant dans les 6 mois suivant l'arrêt du traitement. Échec thérapeutique : ARN viral détectable pendant le traitement. 12
10 Diagnostic et suivi des infections par le VHC qarn RVP Durée du traitement m+6 qarn Rebond = rechute Durée du traitement m+6 qarn Echec Durée du traitement m+6 Graphique 2 Réponses aux traitements anti-vhc 13
11 Hépatite C : l'ère V - des trithérapies V Avant 2011 : bithérapie anti-vhc 15 en 2011 : début des trithérapies 16 Et les essais continuent 19 A. Avant 2011 : bithérapie anti-vhc Principe Association IFNα-PEG + Ribavirine génotypes 1 et 4 = 48 semaines génotypes 2 et 3 = 24 semaines 1. Traitement très lourd! Nombreux effets secondaires RIBAVIRINE : IFNα-PEG : éruption cutanée, sécheresse cutanée, dyspnée, essoufflement mais surtout toux chronique sèche, anémie hémolytique => diminution des posologies ou traitement par EPO. Hématologiques : anémie potentialisée en cas de bithérapie avec la ribavirine, neutropénie Syndrome pseudo-grippal Gastro-intestinaux : anorexie, diarrhée, nausées, vomissements Psychiatriques : dépression, insomnie, irritabilité, troubles de la concentration Respiratoires : toux, dyspnée Dermatologiques : alopécie, prurit, peau sèche, éruption cutanée, inflammation au point d'injection Nombreuses contre-indications Contre-indications de Ribavirine : grossesse, allaitement. 15
12 Hépatite C : l'ère des trithérapies Contre-indications de IFNα-PEG : Allergie à l'interféron, Affection cardiaque préexistante, insuffisance rénale, hépatique ou médullaire sévère, Cirrhose du foie décompensée, Antécédents d'épilepsie, d'atteinte du SNC, Antécédents psychiatriques graves. 2. Limites de la bithérapie G1 et G4 : taux RVP = 40-50% G2 et G3 : taux RVP = 80% Stade avancé de fibrose ou cirrhose = échec Polymorphisme IL28B et bithérapie anti-vhc Patients causasiens+ G1+ IL28B CC = 69% de RVP Patients afro-américains + G1+ IL28B CC = 48% RVP Patients hispaniques+ G1+ IL28B CC = 56% de RVP ref : Lai et Afdhal, Hepatology 2012 B. en 2011 : début des trithérapies Inhibiteurs de protéase du VHC Organisation du génome du VHC Gastroenterology essais cliniques = 2 AMMs Ciblent la NS3 du VHC Bocéprévir = Victrélis (Merck- Sharp) Télaprévir = Incivo (Janssen) VHC de génotype 1 Toujours en trithérapie = IFNα-PEG + Ribavirine + Bocéprévir/Télaprévir ref : Barritt et Fried, Efficacité des trithérapie G1 naïfs, - RVP = 65 à 80%, - réduction de la durée des traitements = 50-66% patients G1 en échec de bithérapie, RVP = 60% 1. Trithérapie avec Bocéprévir Schémas thérapeutiques 16
13 Hépatite C : l'ère des trithérapies IFN-PEG Riba Génotype 1, Naïf Bocé + IFN-PEG + Riba Bocé IFN-PEG Riba IFN-PEG Riba S1 S4 S 8 qvhc S24 S28 S36 S48 qvhc = 0 Génotype 1, échec bithérapie STOP IFN-PEG Riba Bocé + IFN-PEG + Riba IFN-PEG Riba S1 S4 S 12 S24 S36 S48 qvhc >1000 qvhc = 0 qvhc = 0 STOP STOP STOP Graphique 3 Trithérapi anti-vhc avec bocéprévir (d'après Barritt et Fried, Gastroenterology 2012) 2. Trithérapie avec Télaprévir Schémas thérapeutiques Génotype 1, Naïf Téla + IFN-PEG + Riba IFN-PEG + Riba IFN-PEG + Riba S1 S4 qvhc S12 S24 S48 (-) (+) ervr non ervr ervr non ervr STOP STOP Génotype 1, échec bithérapie Téla + IFN-PEG + Riba IFN-PEG + Riba IFN-PEG + Riba S1 S4 S12 S24 S48 qvhc > 1000UI/mL qvhc > 1000UI/mL qvhc ervr+ STOP STOP STOP Graphique 4 Trithérapie anti-vhc avec le Télaprévir (d'après Barritt et Fried, Gastroenterology 2012) 17
14 Hépatite C : l'ère des trithérapies 3. Pharmacologie Adhérence aux traitements Bocéprévir : Télaprévir : 4 gélules de 200 mg, 3x/jour, pendant les repas 2 pilules de 375 mg, toutes les 8h, pendant les repas ref : Revue Prescrire, Janvier 2012, Tome 32, n 339, pages 6-14 Interactions médicamenteuses Voie du Cytochrome P450 = faire attention si statines, dérivés ergot de seigle, rifampicine, contraception hormonale... Effets secondaires Bocéprévir = Anémie + troubles gastro-intestinaux : Anémie : - ne pas baisser posologies de bocéprévir - baisser posologie ribavirine - traiter par EPO Troubles gastro-intestinaux : - diarrhées-vomissements, - hémorroides = traitements locaux, - dysgueusie = disparait à arrêt du traitement Télaprévir = Anémie + rash cutané Anémie : - ne pas baisser posologies de télaprévir - baisser posologie ribavirine - traiter par EPO Rash cutané : - traitement par antihistaminiques ou corticoïdes locaux - si rash >50% surface corporelle = bithérapie ref : Barritt et Fried, Gastroenterology Limites virologiques Mutations de résistance Monothérapie Télapévir = mutants de résistance en 2 semaines! Patients naïfs, en échec de trithérapie : - 1a = 5,8% résistances, - 1b = 1,4% résistances. Patients en échec de bithrépie et de trithérapie : - 1a = 48-58% résistances, - 1b = 41-48% résistances. ref : Welsch et al. Gut
15 Hépatite C : l'ère des trithérapies C. Et les essais continuent Inhibiteurs de protéase Essais en cours pour : trithérapies et autres génotypes autres molécules Inhibiteurs de polymérase NS5B Organisation du génome du VHC Essais en cours : Inhibiteurs nucléosidiques Inhibiteurs non-nucléosidiques En trithérapie avec IFNα-PEG + Ribavirine en quadrithérapie avec IFNα- PEG + Ribavirine + anti-ns3 Interféron Lambda En remplacement de l' IFNα. Des essais de traitements sans IFN sont en cours... 19
16 Conclusion Peut-on commencer à envisager la fin de la pandémie d'hépatite C? 21

Hépatite C une maladie silencieuse..

 

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1 Hépatite C une maladie silencieuse.. F. Bally Centre de Maladies Infectieuses et Epidémiologie Institut Central des Hôpitaux Valaisans
2 Histoire Années 70 Hépatite non-a-non-b = hépatite post-transfusionelle 1989 Identification du virus
3 Hépatite C Virus à ARN Doit être transcrit en langue animale (ADN) Erreurs (mutations) fréquentes: quasispécies Plusieurs génotypes (et autres) Se multiplie dans les cellules du foie (hépatocytes) Est présent dans le sang Ne peut être cultivé au laboratoire
4 Hépatite C déclarations infections aiguës
5 Hépatite C Suisse et Valais Déclarations des dernières 52 semaines ( ) Déclarations / année CH VS Source: OFSP Estimation infections en Suisse (OFSP) 170 Mio d infections dans le monde (OMS)
6 Principalement Hépatite C transmission Transfusion sanguine (>90% de risque par transfusion) Produits sanguins, immunoglobulines Echange de seringues Transplantation hépatique Possible Blessure par aiguille creuse (<1% de risque par exposition) Voie sexuelle: en fonction de la durée de vie commune Tatouage (1 cas) Sang dans conjonctivite (1 cas) Morsure (1 cas) Colonoscopie (2 cas d une même source)
7 Hépatite C exposition professionnelle En Suisse cas Bull OFSP :
8 Hépatite C Transmission à l hôpital (Italie) 4403 employés exposés IC 95% 14 infections 0.3% Aiguille creuse (14/1876) 0.7% Blessure profonde OR Co-infection VIH-HCV OR N.B.: RNA pos. 9/9 sources de séroconversion Exposition sans aiguille creuse: 0 séroconversions De Carli G. et al. Infection Dec;31 Suppl 2:22-7.
9 Hépatite C Evolution Infection aiguë (jaunisse) Incubation moyenne 7 semaines 75% sans symptômes Infection chronique 50% à 85% des cas Parfois manifestations extra-hépatiques Cirrhose hépatique Plus de 20 ans après infection Complications! Cancer hépatique
10 Hépatite C évolution Peu/pas de symptômes guérison 15-30% légère 80% Infection aiguë 75% sans symptômes infection chronique 70-85% modérée à sévère 20% > 20 ans cirrhose greffe décès hépato-ca débutant Patel K et al. BMJ 2006;332: (adapté)
11 Hépatite C mortalité 164 patients (Swiss HCV Cohort) Suivi 2 ans (moyenne) Mortalité standardisée (1=comme les autres) Mortalité HCV+ 4.5 Mortalité HCV+ HIV Autres facteurs: cirrhose, alcool Pas de cirrhose, alcool, HIV- 1.1 Prasad L et al. J Viral Hepat Feb 23. [Epub ahead of print]
12 VIH et VHC VIH accélère l évolution du VHC VIH diminue l effet du traitement du VHC Les complications du VHC deviennent une cause de mortalité importante chez les personnes porteurs VIH+VHC
13 Hépatite C accélération vers la cirrhose Alcool Infection VIH Autres maladies: p.ex. Bilharziose Facteurs génétiques?
14 Diagnostic dépistage 1) Diagnostic Test d anticorps (EIA) Teste de confirmation si dépistage réactif (RIBA)
15 Diagnostic bilan 2) Bilan Charge virale Génotype Paramètres hépatiques év. Ponction-biopsie hépatique Dépistage infections associées (HIV, HBV,..)
16 Lauer GM et al. NEJM :41-5
17 Intérféron (Pegasys, Pegintron ) Interféron simple Interféron pégylé Ribavirine (Copegus, Rebetol )
18 Traitement interféron ribavirine % patients guéris F. J. Torriani et al. N.Engl.J.Med. 351 (5): , 2004.
19 Hépatite C Traitement p-ifn 2a + RBV % patients guéris Génotype 1 Génotype 2, 3 oui non oui non oui non oui non cirrhose virémie haute Hadziyannis S et al. Ann Intern Med. 2004;140:
20 Hépatite C Réponse rapide à 4 semaines Chances de succès (>80%) Pas de réponse à 12 semaines Aucune chance de succès
21 Hépatite C Traitement Substance Dose Effets secondaires Interférone pégylé 1x/semaine injection sous-cut. Ribavirine 2x/jour per os Anémie Leucopénie Fatigue, dépression Génotype Durée 1,4 (,6) ou HCV+HIV 48 semaines 2,3 24 semaines
22 Effets secondaires Hadziyannis S et al. Ann Intern Med. 2004;140:
23 Traitement Coûts Interférone Ribavirine Laboratoire + Consultations + Cadre psychosocial (+ EPO)
24 Quand traiter? Infection progressive Inflammation et fibrose = risque de progression vers cirrhose Biopsie hépatique Cirrhose compensée Infection aiguë, virémie + après 12 semaines = excellente réponse au traitement Ne pas traiter: Instabilité psycho-sociale, suicidalité Grossesse < 18 ans Cirrhose décompensée, hépato-carcinome Hépatite auto-immune, hémoglobinopathie
25 Traitement enjeux Coûts Risques toxicité dépression Adhérence situation psychosociale Le plus vite que l on traite, le meilleur sont les chances de guérison
26 Traitement attendre? Stabilisation psycho-sociale Nouveaux traitements Inhibiteurs d enzymes Baisse de prix?
27 Traitement contrat de réseau Indication présente Accord entre Patient(e) Médecin traitant Psychiatre Spécialiste (surveillant du traitement)
28 Comment procéder? J ai une hépatite C Je pourrais avoir une hépatite C Transfusions avant 1992 Injection de drogues avec échange de seringue Exposition professionnelle Dépistage (médecin)
29 Le dépistage est positif Prise de contact Bilan sanguin Entretien d information Prise de décision Traitement par le spécialiste (gastroentérologue, immunologue ou infectiologue) Sinon: suivi tous les 6 mois Re-évaluaton de la situation Nouveautés?
30 Hépatite C enjeux Silencieuse Méconnue Peut être dangereuse Traitement Couteux Succès pas garanti
31 Encourager le dépistage 1. Vaut mieux savoir 2. Vaut mieux agir

Mon traitement n a pas marché.

 

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1 tirer profit des différents traitements et soins disponibles être hépatant 13 Mon traitement n a pas marché. Que faire? Nous voulons informer sur l hépatite C, lutter pour une meilleure prise en charge de notre maladie, et contribuer à une plus grande acceptation des personnes atteintes par le VHC.
2 Vous avez suivi un traitement contre votre hépatite C. Cette période vous a sans doute semblé difficile. Vous aviez beaucoup d espoir par rapport aux résultats de ce traitement et vous êtes déçu(e) car le virus n a pas été éliminé de votre organisme. Votre première réaction a certainement été un mélange de découragement, d abattement, de désespoir C est normal : beaucoup d entre nous ont traversé de tels moments. Mais, forts de notre expérience collective de malades, nous voulons vous faire comprendre que rien n est perdu et qu il existe souvent des solutions, adaptées à chaque cas. Nous souhaitons avant tout vous transmettre un message fondamental : un traitement n est pas inutile, même s il n aboutit pas à la disparition du virus.
3 Quand parle-t-on d échec du traitement? C est une question essentielle. Nous savons aujourd hui que l échec véritable est rare et que le traitement contre l hépatite C est la plupart du temps bénéfique : il entraîne une stabilisation des lésions du foie et une réduction de la fibrose. De fait, il ralentit l évolution de l hépatite C, l objectif optimum étant l élimination du virus (donc la guérison). Sur l ensemble des malades, tous génotypes confondus, quatre sur dix n obtiennent pas cette guérison. Pourtant, bon nombre de ces malades ont ressenti une amélioration de leur qualité de vie, et le traitement a certainement été bénéfique pour leur foie. L échec est plus ou moins bien vécu en fonction des objectifs que nous nous étions fixés. Plus nos attentes sont élevées, plus nous risquons d être déçus. Or, lorsque nous commençons un traitement, nous ne sommes peut-être pas suffisamment prévenus que la guérison, c est-à-dire la disparition durable du virus, n est pas toujours au rendez-vous. Si nous le savons à l avance, il est plus facile de positiver notre résultat. Enfin, dans certains cas, nous ne pouvons pas suivre notre traitement jusqu au bout, et la sensation d échec est également présente.
4 HÉPATITE C 2 3 Je n arrive pas à «digérer» ce résultat Il est fondamental de gérer les aspects psychologiques de l échec, d en parler, de ne pas refouler nos émotions. Nous pouvons ressentir un sentiment d injustice («Pourquoi ça marche pour d autres et pas pour moi?») de culpabilité («C est de ma faute si je suis contaminé, je ne mérite pas de guérir» ; «J ai sûrement mal suivi mon traitement»), de fatalité («Je n ai jamais eu de chance»), ou encore avoir besoin de désigner un boucémissaire : le médecin, le médicament, les proches, les circonstances de la contamination Cela fait partie des réactions normales. Il faut prendre du recul pour sortir de l état de choc ou de la colère. Laissez vous du temps : ne prenez pas de décision hâtive, renseignez-vous sur les possibilités qui s offrent à vous. Il y a rarement urgence à enchaîner immédiatement sur un autre traitement, mais ne négligez pas votre suivi médical. Pourquoi mon traitement n a-t-il pas marché? J ai arrêté à cause des effets secondaires (voir brochure Etre hépatant n 12 «Vivre au mieux pendant le traitement de l hépatite C») Ma vie avec le traitement était devenue insupportable. Il est important de savoir tirer les leçons d un effet indésirable qui n a pas été bien géré. Ne culpabilisez pas. Même si vous avez arrêté sans avertir votre médecin, faites l effort de communiquer avec lui après, pour tenter de comprendre ensemble le problème. Vous n aviez sans doute pas les ressources nécessaires pour appréhender certains effets secondaires du traitement, vous n étiez peut-être pas assez informé(e) ou préparé(e).
5 J ai dû interrompre le traitement à cause des effets secondaires biologiques Certains effets biologiques (toxicité trop importante des médicaments sur le sang ou sur d autres organes) peuvent être anticipés et maîtrisés. Il faut réévaluer la situation avec votre médecin et évoquer la possibilité d utiliser des traitements complémentaires, comme les facteurs de croissance, par exemple l EPO pour lutter contre l anémie. Si, à cause d un effet indésirable, vous avez arrêté au bout de deux ou trois mois alors que votre traitement était prévu pour six mois, il faut quand même vérifier si le virus est toujours présent. Certains traitements ont abouti à une guérison après seulement quelques semaines. J ai arrêté parce que le traitement n était pas efficace Si vous avez été traité(e) avant 2002, l efficacité du traitement n était pas évaluée par la mesure de la charge virale, et le traitement était parfois interrompu lorsque les transaminases ne baissaient pas. Aujourd hui, les traitements ont évolué (il existe maintenant l interféron pegylé, plus efficace, qui est combiné avec la ribavirine), le suivi du traitement est différent et l accompagnement, notamment à l hôpital, s est amélioré. Cela vaut vraiment le coup de consulter à nouveau un spécialiste. Si vous avez été traité(e) plus récemment, l efficacité antivirale de votre traitement a été évaluée au bout de quelques mois grâce à la mesure de la charge virale. L efficacité antivirale a été jugée insuffisante et votre traitement a été interrompu. Cela ne signifie pas pour autant qu il n a servi à rien. Cette notion d échec antiviral doit être reconsidérée, car une période de traitement, même écourtée, a pu être bénéfique pour votre foie. Un traitement de quelques semaines peut atténuer les dégâts causés par le virus de l hépatite C.
6 HÉPATITE C 4 5 Si votre hépatite est sévère (si vous êtes en stade de fibrose F3 ou en cirrhose/f4), le traitement peut parfois être continué, à des doses plus faibles, pour améliorer l état du foie, réduire la fibrose et donc contrôler la maladie : on parle dans ce cas de traitement d entretien ou suspensif. Le virus a réapparu dans les six mois suivant l arrêt du traitement C est une situation particulièrement difficile à vivre. Nous nous croyons guéris, les premières analyses sont bonnes, mais le virus réapparaît : les médecins parlent de rechute. Il est très utile de reprendre un traitement, car le même traitement peut s avérer efficace la deuxième fois : il sera souvent d une durée plus longue que le premier. Une pause plus ou moins longue entre les deux traitements pourra être envisagée, en fonction de votre situation médicale et personnelle. Si vous êtes usager de drogues, la réapparition du virus peut cacher une recontamination. Vous ne devez pas oublier qu un traitement réussi ne protège pas d une nouvelle contamination. Les anticorps que votre organisme a développés contre le VHC ne fonctionnent pas comme un vaccin. Vous devez absolument continuer à suivre les mesures de prévention habituelles : aucun partage de seringue, ni du matériel utilisé pour l injection de drogues ou le sniff. GRANDE PARTIE D ECHECS
7 Comment envisager l avenir? Cette période que vous vivez comme un échec doit être l occasion de faire le point. C est un bon moment pour rencontrer d autres malades, intégrer un groupe de paroles, partager vos questionnements. Il est intéressant de demander l avis d un autre spécialiste, qui aura peut-être un point de vue différent de celui de votre médecin. Vous aurez ainsi toutes les cartes en main pour décider de ce que vous souhaitez faire. Je ne veux plus me traiter Vous êtes découragé, peut-être dégoûté par les effets indésirables de votre traitement et l expérience éprouvante de l espoir déçu. Mais vous devez être conscient qu un refus définitif de tout autre traitement représente des risques pour votre santé, parfois même pour votre vie. Les risques sont, bien sûr, plus ou moins forts selon votre situation : si vous êtes au stade de fibrose F0 ou F1, vous pouvez attendre ; si vous êtes F2, vous devrez vous reposer la question du traitement un peu plus tard. N oubliez pas de faire le point avec votre médecin au moins une fois par an. En revanche, si vous êtes déjà au stade d une hépatite qualifiée de sévère (F3 ou F4), il est très important de continuer à voir votre médecin et de faire des examens de contrôle tous les trois mois, pour dépister et soigner des complications. En ce qui concerne le traitement antiviral, sachez qu en cas de complications de la cirrhose (cirrhose décompensée), il ne sera plus possible de vous traiter (voir la brochure n 7 «C comme cirrhose»). La seule alternative éventuelle sera la greffe.
8 HÉPATITE C 6 7 Je veux bien envisager un autre traitement Pour vous donner davantage de chances, il est important de faire d abord une pause, de chercher à comprendre pourquoi vous avez arrêté, puis d organiser votre vie différemment, d élaborer des solutions à l avance au cas où le même problème se présenterait. Si, malgré vos tentatives, vous ne parvenez pas à parler avec votre médecin des difficultés que vous avez rencontrées pendant votre traitement précédent, vous pouvez chercher une équipe soignante qui vous convient mieux. Il faut recommencer un traitement en l optimisant et en le préparant davantage. Plusieurs facteurs réduisent l efficacité du traitement, et nous pouvons agir sur certains d entre eux : réduire la consommation d alcool et/ou certaines drogues illicites, suivre un régime alimentaire si nous sommes en surpoids Si la raison de l arrêt de votre précédent traitement était une dépression, un traitement antidépresseur et un suivi psy devront être entamés avant le nouveau traitement pour prévenir la dépression. D autre part, les dosages des médicaments peuvent être réévalués, et votre médecin peut vous proposer des solutions pour prévenir ou contrer l apparition de certains effets secondaires, par exemple les facteurs de croissance : EPO, neupogène (voir Etre hépatant n 12 «Vivre au mieux pendant le traitement de l hépatite C»). Un deuxième traitement est souvent vécu de façon très différente, et mieux supporté que le premier, car nous sommes mieux «armés» psychologiquement.
9 Je veux tester de nouvelles possibilités thérapeutiques Les essais thérapeutiques Un essai thérapeutique (parfois appelé protocole) est destiné à tester, sur des personnes malades, l efficacité d un nouveau médicament, ainsi que ses effets indésirables. Des essais thérapeutiques sont réalisés par les laboratoires publics de recherche (ANRS, INSERM) et par l industrie pharmaceutique privée. Ils ont généralement lieu à l hôpital. Votre médecin peut vous proposer d intégrer un essai thérapeutique, mais vous pouvez aussi chercher par vous-même un essai qui corresponde à votre cas. Il existe 26 pôles régionaux de référence hépatite C, habitués à orienter les personnes ayant subi un échec de traitement et à renseigner sur les essais et protocoles en cours. Vous pouvez consulter le site internet de la Fédération nationale des pôles de référence et réseaux hépatites ( Vous pouvez aussi vous renseigner auprès d un Centre Hospitalier Universitaire (CHU), de l Agence nationale de recherches sur le sida et les hépatites virales (ANRS - ou de l Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (AFSSAPS - SOS hépatites peut vous fournir toutes les coordonnées utiles.
10 HÉPATITE C 8 9 Vous ne serez pas accepté dans un essai simplement parce que vous souhaitez en faire partie : il faut répondre à des critères précis. L inclusion dans un essai thérapeutique comporte des avantages psychologiques et médicaux : votre engagement fait avancer la recherche, ce qui peut être gratifiant ; vous bénéficiez d un suivi rapproché et quelquefois innovant ; et vous pouvez potentiellement profiter de l efficacité du nouveau médicament testé. Mais elle suppose aussi des contraintes : vous devez respecter les règles imposées (nombre de visites médicales, séjours à l hôpital ), vous ne connaîtrez pas forcément tous vos résultats au cours de l essai, et vous pourrez découvrir à la fin que vous avez pris un placebo. En effet, certains essais thérapeutiques ont pour principe d étudier deux groupes de malades : le premier groupe reçoit le traitement de référence (interféron peg et ribavirine) et le nouveau médicament, le deuxième groupe reçoit le même traitement de référence et un placebo. À la fin, les résultats sont comparés et analysés. À vous de voir si cela correspond à vos besoins, à votre état d esprit, ou s il s agit pour vous d une urgence. La recherche dans le traitement de l hépatite C est active. D ici peu, on peut espérer disposer de nouveaux médicaments, qui seront utilisés en association avec interféron peg et ribavirine et peut-être même des traitements sans interféron et ribavirine. La recherche nous fait tous avancer. Les associations de malades comme SOS hépatites sont souvent sollicitées pour donner leur avis, afin d élaborer des essais optimisés. Votre médecin peut vous proposer d entrer dans un essai. N hésitez pas à vous renseigner par ailleurs, prenez le temps de réfléchir. Sachez aussi que si vous acceptez, vous êtes libre d abandonner à tout moment. Il existe une loi régissant les essais thérapeutiques. Elle autorise la rémunération de certains essais, pour lesquels les contraintes sont particulièrement importantes (par exemple plusieurs semaines d hospitalisation) et dans lesquels l efficacité n est pas garantie pour les participants : le but est de tester une molécule en phase d expérimentation, pas de guérir une maladie. Soyez vigilants, et informez-vous avant de vous engager.
11 Les anti-fibrosants «naturels» Quelques produits auraient la capacité de réduire la fibrose : vitamine E, silymarine (chardon marie), ginkgo biloba Attention : en aucun cas ils n agissent sur le virus, même si les transaminases baissent. Nous vous recommandons de ne pas négliger votre suivi médical et de continuer à faire régulièrement biopsie ou marqueurs de fibrose. Ces produits, qui n amèneront jamais une guérison, peuvent contribuer à une amélioration de l état du foie. Mais ne vous ruinez pas en achetant des médicaments chers et trop faiblement dosés. Certains de ces produits peuvent être remboursés : parlez-en avec votre médecin. Si vous en prenez par vous-même, informez votre médecin. Soyez vigilants, car ces traitements sont encore en cours de validation : ne prenez pas n importe quoi sans vous renseigner. Tous les produits soit-disant «pour le foie» ne sont pas préconisés pour les malades atteints d une hépatite. Et n oubliez pas que le meilleur anti-fibrosant «naturel» est une bonne hygiène de vie : éviter l alcool et les substances toxiques pour le foie, manger équilibré. Vous pouvez chercher des informations sur le site internet de l Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (AFSSAPS - pour connaître les recommandations et les mises en garde liées à un produit de santé.
12 HÉPATITE C Je ne peux plus suivre aucun traitement Quelques situations sont des contre-indications totales au traitement : antécédents de problèmes cardiaques, épilepsie non stabilisée, dépression sévère non contrôlée, cirrhose décompensée, ou moins de 200 CD4 si vous êtes co-infecté par le VIH. Certaines de ces situations sont transitoires, et le traitement pourra à nouveau être envisagé lorsque le problème aura été résolu. Dans les autres cas, une surveillance rapprochée est indispensable. Des essais sur de nouveaux antiviraux sont en cours, et d autres stratégies de traitements anti-fibrosants sont à l étude, dans le cadre d essais thérapeutiques menés par l ANRS. Je pense à la greffe : quelles sont les conditions? Vous devez d abord être déclaré éligible sur le plan médical, c est-à-dire avoir une cirrhose grave (avec une espérance de vie inférieure à un an) ou un début de cancer du foie. Ensuite, les médecins doivent éliminer une contre-indication à la greffe. Certains facteurs entraînent un refus de greffe :
13 alcoolisme non sevré, âge (plus de 65 ans), pathologies graves associées, cancer avancé du foie ou autres cancers, dépression sévère. Si nous remplissons les conditions pour être greffé, deux types de greffes du foie sont possibles : à partir d un donneur décédé ou d un donneur vivant. Le foie étant un organe qui se régénère, une personne vivante peut en effet vous donner un morceau de son foie, mais cela ne concerne que les conjoints, parents, frères, sœurs et enfants. Des tests de compatibilité sont effectués (même groupe sanguin et même rhésus), prenant en compte, entre autres, le poids et la taille du donneur et du receveur. Il faut savoir que l opération en elle-même présente davantage de risques de complications pour le donneur que pour le receveur, même si l encadrement médical est maximum pour le receveur comme pour le donneur. Il est donc important de bien y réfléchir et d en parler avec vos proches et votre médecin, sans attendre d être confronté à l urgence. En ce qui concerne la greffe du foie d un donneur décédé, il existe une liste de receveurs potentiels, établie au niveau national et gérée par l Etablissement français des greffes. Une greffe de foie nécessite une hospitalisation qui peut durer de quelques semaines à plusieurs mois. Après toute greffe, nous devons impérativement suivre, à vie, un traitement anti-rejet. C O-INFECTION HÉPATITE C ET DU VIRUS DU SIDA La greffe peut désormais être envisageable, ce qui est relativement nouveau. Mais les contre-indications sont plus nombreuses et les suites de la transplantation sont beaucoup plus difficiles à gérer chez les patients co-infectés que chez les mono-infectés.
14 HÉPATITE C 12 La greffe ne guérit pas de l hépatite C. Le virus est toujours présent dans notre organisme. Nous pouvons suivre un traitement pour l hépatite C avec un nouveau foie, mais l équipe médicale devra associer le traitement anti-rejet et celui de l hépatite C. La greffe fait souvent peur ; elle est pourtant une solution vitale pour certains d entre nous. L espérance de vie des greffés s est considérablement améliorée au fil des ans. Pour la plupart des greffés, il s agit véritablement d une renaissance. Ils peuvent reprendre une vie normale et envisager à nouveau l avenir. L aspect psychologique de cette opération doit impérativement être pris en charge : le greffé doit en effet accepter de vivre avec cet organe greffé. Les équipes hospitalières prennent en compte cette donnée, et proposent systématiquement un accompagnement psychologique. Il existe également une association de malades greffés du foie qui apporte son soutien à tous les malades concernés. Transhépate 6 rue de l Aubrac, Paris Les brochures «Être hépatant» ont été conçues par un comité de rédaction composé de militants de SOS HEPATITES. Elles ont été réalisées grâce au soutien financier de Schering-Plough en toute indépendance éditoriale. Rédaction : Marianne Bernède Validation scientifique : Pr Pierre Opolon, Dr Pascal Melin, Dr Marie-Noëlle Hilleret Illustrations : Serge Bloch Conception et réalisation graphique : Christian Scheibling Impression : 2010
15 pour en savoir plus INFOS brochures thématiques de la collection être hépatant disponibles : 1 Qu est-ce que l hépatite C? - Notions pour mieux comprendre 2 Vivre avec l hépatite C - Répercussions au quotidien 3 Mon hépatite C, moi et les autres - Relations avec l entourage 4 Se préparer au traitement de l hépatite C - Mettre toutes les chances de son côté 5 Je surveille mon hépatite C - Comprendre mes examens et leurs résultats 6 Y a pas que le foie dans l hépatite C - Les manifestations extra-hépatiques 7 C comme cirrhose - Apprendre à vivre avec une cirrhose 8 C est dans ma tête ou c est l hépatite? - Fatigue et troubles de l humeur 9 Qu est-ce que l hépatite B? - Notions pour mieux comprendre 10 Drogues, alcool et traitement de l hépatite C - Inventaire des idées reçues 11 J ai une hépatite chronique. Quels sont mes droits sociaux? (Actuellement non disponible) 12 Vivre au mieux pendant le traitement de l hépatite C. 13 Mon traitement n a pas marché : que faire? 14 Co-infection VIH et hépatites virales : réagir avant que les virus s emmêlent! Pour obtenir ces brochures contacter : SOS HÉPATITES FÉDÉRATION SOS hépatites publie également «Hépatant», un journal d information trimestriel disponible par abonnement : 20 /an Consultez également notre site internet : ÉCOUTE ET SOUTIEN pour obtenir une écoute et des réponses : SOS hépatites est présent dans plusieurs régions : contactez-nous! faire un don! SOS HÉPATITES a besoin de soutien financier pour développer ses activités d information et d accompagnement auprès des personnes touchées par une hépatite virale, et pour soutenir la recherche. Si vous le pouvez, merci d adresser vos dons avec nom et adresse à : SOS HÉPATITES - 190, boulevard de Charonne Paris Un reçu fiscal vous sera envoyé.
16 être hépatant Ces brochures ont été imaginées et conçues par des membres de l association SOS Hépatites, c est-à-dire par des personnes atteintes par le virus d une hépatite virale et leurs proches. Le nom que nous nous sommes donné, «hépatants», est une façon d exprimer à la fois notre état de santé et notre état d esprit. Nous voulons informer sur les hépatites B et C, lutter pour une meilleure prise en charge de notre maladie et contribuer à une plus grande intégration des personnes atteintes. Vous trouverez dans ces documents des informations validées par des médecins. Notre objectif est aussi de vous faire partager notre expérience afin de vous accompagner dans votre parcours médical, vous orienter, vous rassurer et vous fournir des informations pratiques pour vous aider dans votre quotidien La collection de brochures «ÊTRE HÉPATANT» est réalisée grâce au soutien financier de en toute indépendance éditoriale.

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